Un avion disparu en 1953 retrouvé en Gaspésie
Patrick Giguère | TVA Nouvelles
Il aura fallu près de sept décennies pour retrouver la trace d’un appareil bombardier qui avait été porté disparu en avril 1953. Les autorités croyaient à l’époque qu’il s’était écrasé sur la Côte-Nord, mais des pièces ont refait surface cette année dans un secteur forestier près de Grande-Rivière, en Gaspésie.
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L’appareil retrouvé dans un secteur forestier au début de l’été est bel et bien un bimoteur de type Lockheed Ventura ayant disparu mystérieusement à cette époque.

«Plus tôt cette année, la Sûreté du Québec a rapporté au BST que ce qui semblait être des pièces d’un aéronef avait été retrouvé dans un endroit très isolé en Gaspésie. Les pièces ont été identifiées comme des pièces appartenant à un appareil Lochkeed datant d’il y a plusieurs années. Après avoir effectué des recherches, les probabilités sont que ce serait les restes d’un appareil disparu en 1953», précise Liam MacDonald, le coordonnateur en communication du Bureau de la sécurité des transports du Canada.
Selon les informations recueillies sur le site web de l’Aviation Safety Network et dans divers articles de journaux de l’époque, au moment de l’écrasement quatre personnes étaient à bord : soit un pilote, un navigateur et deux ingénieurs.
L’avion effectuait un vol entre la ville de Gander, à Terre-Neuve, et Ottawa. L’équipage revenait d’une mission d’enquête en Afrique qui avait été mandatée par le gouvernement américain pour faire un relevé aérien.
«La dernière nouvelle du bimoteur est parvenue alors qu’il survolait Buchans, à Terre-Neuve, à 10 h25 a.m., hier. (...) L’avion disparu n’a pas communiqué par radio à Sept-Îles — son premier point de contact après avoir dépassé Buchans, Terre-Neuve, dans une envolée directe de Gander à Ottawa», peut-on lire dans les pages du journal Le Canada, du 20 avril 1953.

Plusieurs bombardiers et avions américains stationnés au Canada avaient «survolé une région de 50 milles en se rendant à Sept-Îles et devaient ensuite continuer leurs recherches à l’est de cette localité». Sans la moindre trace du Ventura, les autorités avaient cru que l’appareil s’était écrasé en mer.
Ce n’est que 69 ans plus tard, en juin dernier, qu’un groupe de travailleurs forestiers ont découvert par hasard sur les débris de l’aéronef, en faisant de la plantation d’arbres. Au premier regard, les ouvriers pensaient qu’il s’agissait de déchets qui avaient été jetés dans la nature.
«Les pièces étaient un peu partout. C’était des pièces d’aluminium. Ce n’était pas rouillé, c’était bizarre. On pensait que c’était un dépotoir. Avant, le monde, on avait des dépotoirs, mais ce n’était pas ça », explique Serge Aubin.
Depuis, plusieurs équipes de policiers ont arpenté le secteur à de nombreuses reprises pour récupérer des pièces de métal appartenant à l’appareil.

«Le déploiement sur le terrain s’effectue dans un contexte géographique complexe impliquant entre autres l’éloignement. Nos policiers poursuivent les recherches, pourvus d’équipements spécialisés», a indiqué Claude Doiron, de la Sûreté du Québec.
Le corps de police n’a pas commenté pas les nouvelles informations mises de l’avant par CHAU.
Pour le moment, aucun corps n’a été découvert sur les lieux. Toutefois, les autorités travaillent actuellement de concert avec le Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale, ainsi que le bureau du coroner, pour identifier les victimes, le cas échéant.