Un 4e album pour Maten
Le groupe autochtone a lancé l’opus vendredi


Sarah-Émilie Nault
Le groupe innu Maten a lancé Utenat, son quatrième album en carrière, vendredi soir au Cabaret du Lion d’or. Le triple lancement, qui affichait complet, a présenté également les artistes autochtones Pako et Shauit.
Le quatrième opus de Maten s’intitule Utenat, ce qui signifie « la grande ville ». Il était donc de circonstance pour le groupe originaire de Uashat-Maliotenam, près de Sept-Îles, de livrer son spectacle de lancement à Montréal le 31 mars, journée nationale des langues autochtones.

Mission
Maten a fait sa mission, depuis sa fondation en 1999, de sauvegarder sa langue par la musique. Pour Kim Fontaine, 45 ans, Mathieu McKenzie, 44 ans, et Samuel Pinette, 45 ans, la musique a toujours été une façon de démontrer leur fierté d’être autochtone.
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Considérés par plusieurs comme les dignes descendants de Kashtin, les membres de Maten font office d’exemples à suivre pour les jeunes artistes autochtones de la relève.
Ce nouvel album, qui présente un « Maten 2.0 », paraît sous l’étiquette Makusham Musique co-fondé par Florent Vollant.
« Pour faire connaissance de la musique autochtone, il faut être là pour le vivre, dans la foule, assure le trio qui se fait une joie de voir les allophones danser sur sa musique. Vendredi soir, nous aurons plusieurs invités et ce sera un mélange d’artistes autochtones et allochtones, dont Marc Déry, Florent Vollant et probablement Émile Bilodeau. »
S’il propose un album aux sons volontairement plus urbains, le groupe garde « la fierté et le territoire » comme thèmes centraux de leurs chansons.
Populaire
Le trio affirme que la musique autochtone est plus populaire que jamais, auprès des organisateurs de festivals, des diffuseurs et du public.
« On travaille sur le rapprochement depuis un moment, à la réconciliation entre les peuples, explique Mathieu McKenzie. Avec tout ce qui s’est passé récemment, l’engouement est là, car les gens veulent se faire raconter la vraie histoire ! Les livres, les faits vécus et les films portant sur nos communautés dans les dernières années, tout cela fait que les gens sont prêts à venir à notre rencontre. »