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L'article provient de Le Journal de Montréal
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Ukraine - Russie : Les négociations de paix depuis le début du conflit

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Julien Corona

2022-05-28T16:16:12Z
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«Discussions extrêmement difficiles», «négociations qui patinent», voici les expressions qui caractérisent l’avancée des pourparlers entre la Russie et l’Ukraine pour espérer atteindre un accord de cessez-le-feu et possiblement ensuite mettre fin à la guerre. 

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Alors que les présidents russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Volodymyr Zelenskyy, ont annoncé qu’ils participeront au G20 de Bali, les 15 et 16 novembre 2022, les perspectives d’une entente entre les deux dirigeants sont ravivées, et ce, malgré la date encore lointaine de leur présence en commun à une rencontre internationale. 

Retour donc sur une litanie de rencontres n’ayant pour le moment abouti, peut-être, qu’à la tenue a minima de couloirs d’évacuations humanitaires des zones de combats. 

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27 février — Accord sur une rencontre entre des représentants russes et ukrainiens à la frontière biélorusse 

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Lors d’une discussion entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président biélorusse Alexander Lukashenko, le principe d’une rencontre sans préconditions entre des délégations des deux pays belligérants, le long de la rivière Pripyat, à la frontière entre l’Ukraine et la Biélorussie, a été accepté. 

28 février — Première session de négociations entre l’Ukraine et la Russie 

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Le bureau du président ukrainien a indiqué que cette première rencontre a pour objectif de mettre en place les modalités d’un cessez-le-feu et le départ des troupes russes de l’Ukraine. Aucun accord n’a été conclu à la fin de ce premier sommet. 

3 mars — Deuxième session de négociations 

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Lors de cette rencontre, le principe de couloirs humanitaires est accepté par les deux parties au conflit. La Russie a demandé néanmoins comme conditions au cessez-le-feu la reconnaissance par l’Ukraine de la Crimée comme territoire russe, l’indépendance des Républiques populaires de Luhansk et Donetsk, ainsi que la démilitarisation et la «dénazification» du pays.  

Cette rencontre est devenue d’importance dernièrement à la suite des révélations que cette dernière est celle où des dignitaires ukrainiens, ainsi que l’oligarque Roman Abramovitch, ont été présumément empoisonnés. 

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7 mars — Troisième session de négociations 

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Aucun accord n’a été conclu lors de cette rencontre. Néanmoins, cette dernière a été considérée comme de bon acabit par l’équipe de négociation ukrainienne. Le négociateur en chef ukrainien, Mykhailo Podoliak, a déclaré à la suite de celle-ci qu’il observe un changement de dynamique des russes, surtout dans la mise en place de couloirs humanitaires. 

Photo d'Archives AFP
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10 mars — Première rencontre organisée sous les auspices de la Turquie 

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Le 10 mars, les ministres des Affaires étrangères russes et ukrainiens, Sergey Lavrov et Dmytro Kuleba, se sont rencontrés pour une session de pourparlers sous les auspices du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu. Cette rencontre a été la première entre deux dirigeants de haut niveau des deux pays depuis le début du conflit.  

L’Ukraine espérait parvenir à un cessez-le-feu de 24h sur des villes comme Marioupol pour permettre des évacuations. Aucun accord n’a été trouvé. 

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14-17 mars — Quatrième session de négociations 

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Initiées par vidéo, ces négociations intermittentes sur trois jours ont incité le président Zelensky à dire que les demandes russes devenaient plus réalistes.  

Le 16 mars, le Financial Times a révélé qu’un plan en 14 à 15 points de sortie du conflit était au cœur de ces négociations. Certains dignitaires comme le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian ont tempéré les attentes en affirmant que cela n’est fait que pour étirer les négociations et mettre le focus le plus loin possible des atrocités et de la reprise des combats. 

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21 mars — Cinquième session de négociations 

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Aucun accord n’a été trouvé lors de cette nouvelle rencontre. Zelensky en appela à une rencontre entre lui et son homologue russe, Vladimir Poutine. Le ministre des Affaires étrangères russe, Sergey Lavrov, a répondu qu’il était trop tôt pour cela et qu’une rencontre n’aurait lieu seulement après qu’un accord soit trouvé. 

29-30 mars — Tentative de reprise des négociations à Antalya, en Turquie 

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Sous les auspices de la Turquie, une nouvelle fois, une autre session s’est tenue en cette fin du mois mars. Zelensky a présenté cette réunion comme un moyen de discuter de la neutralité de l’Ukraine et de l’abandon au présent, comme au futur, de toute velléité ukrainienne de rejoindre l’OTAN. 

Aucun accord n’a été trouvé. 

Avril-Mai — Un conflit qui s’enlise et aucune rencontre directe entre les deux belligérants 

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Plus aucune négociation formelle n’a eu lieu entre les deux parties belligérantes depuis cette dernière session d’Antalya fin mars.  

De plus, le massacre de Bucha, puis l’escalade à Marioupol et dans le Donbass à la suite du recentrage de l’offensive russe dans l’est de l’Ukraine, a semblé marquer un coup d’arrêt aux possibilités de dialogues constructifs entre les deux puissances. 

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Néanmoins, plusieurs tentatives de reprise des discussions, initiées par des parties tierces comme les Nations unies, ont eu lieu dans le dernier mois.  

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Le 11 janvier, le chancelier d’Autriche Karl Nehammer s’est rendu à Moscou pour une discussion dite «franche» avec le président russe Vladimir Poutine. Le premier en conclut qu’il ne sentait pas que le second était dans une optique et une volonté de paix à court terme. 

Le 26 avril, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres s’est rendu à Moscou pour plaider une reprise des négociations malgré les positions divergentes sur les causes du conflit entre les deux pays. Le fonctionnaire onusien a plaidé aussi le rôle de l’ONU pour aider aux évacuations humanitaires.  

Se rendant le lendemain à Kyïv, il est pris dans un bombardement russe en guise d’accueil en ville. 

Le 3 mai, dans le cadre d’une conversation avec son homologue français Emmanuel Macron, Vladimir Poutine a affirmé que Moscou était prêt à rouvrir les négociations avec Kyïv. Cette affirmation fait écho à celle similaire la semaine précédente du président ukrainien Zelensky. 

Le 13 mai, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin et son homologue russe ont rouvert les canaux de communication entre les deux administrations, sans véritables avancées notables. 

Le 28 mai, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président français Emmanuel Macron «ont insisté sur un cessez-le-feu immédiat et un retrait des troupes russes», indique un communiqué de la chancellerie allemande. MM. Macron et Scholz ont «appelé le président russe à des négociations directes sérieuses avec le président ukrainien et à une solution diplomatique du conflit».

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Les négociations directes entre l’Ukraine et la Russie restent néanmoins encore et toujours bloquées depuis les dernières sessions turques. 

La guerre en Ukraine vient d’entamer son 94e jour cette semaine et ne donne aucun signe de répit et d’accalmie. Plus de 10 millions d’Ukrainiens ont fui les conflits et les pertes civiles se comptent en dizaines de milliers. 

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