Tylenol et autisme: voici 3 des pires conseils de santé que Trump et Kennedy ont donnés


Gabriel Ouimet
Donald Trump et son secrétaire à la Santé, Robert F. Kennedy Jr., déconseillent aux femmes enceintes de prendre du Tylenol en raison, disent-ils, d’un «risque très accru d’autisme» chez les nouveau-nés. Cette théorie est réfutée par la communauté scientifique. On revient sur trois autres fois où ces politiciens ont fait la promotion d’idées susceptibles de nuire à la santé des Américains.
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1. Trump conseille d’ignorer le calendrier vaccinal
En plus d’associer la prise de Tylenol à l’autisme lundi, Donald Trump a exprimé des inquiétudes infondées sur des vaccins administrés à grande échelle aux États-Unis.
Il a notamment demandé que le vaccin ROR, qui combine les vaccins contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, soit administré en plusieurs injections distinctes.
Le président a aussi recommandé de reporter le vaccin contre l’hépatite B à l’âge de 12 ans, tout en incitant les parents à ne pas suivre le calendrier de vaccination en vigueur aux pays.
«Ils injectent tellement de produits à ces beaux petits bébés, c'est une honte», a-t-il déclaré.
Les autorités de santé publique et les pédiatres sont pourtant clairs: en retardant la vaccination, les enfants ne seront pas immunisés contre des maladies comme la polio et la coqueluche, au moment de leur vie où ils sont les plus à risque de les contracter.
2. Kennedy conseille la vitamine A contre la rougeole
Au printemps 2025, une importante épidémie de rougeole a frappé le Texas.
La très grande majorité des cas (97%) concernaient des enfants et des adolescents qui n’avaient pas été vaccinés contre la maladie.
Plutôt que d’inciter les parents à faire vacciner leur enfant, Robert F. Kennedy Jr. a conseillé la prise de suppléments de vitamine A, affirmant qu’elle réduirait le risque de mortalité due à la rougeole.
Il a ainsi demandé au Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) de mettre à jour ses recommandations afin de promouvoir son utilisation pour soigner la maladie.
Résultat: au moins une dizaine d’enfants atteints de rougeole ont été hospitalisés pour une intoxication sévère à la vitamine A.
Des études ont démontré que la vitamine A peut jouer un rôle pour réduire certaines complications liées à la rougeole dans les régions du monde où les ressources pour la soigner sont limitées et où les carences en vitamines sont courantes.
Dans les pays où la carence en vitamine A est rare, comme aux États-Unis, la supplémentation est inefficace et peut même s’avérer dangereuse à trop forte dose.
3. Trump conseille d'injecter du désinfectant pour combattre la COVID-19
Au plus fort de la pandémie en 2020, Donald Trump a suggéré aux Américains que des injections de produits désinfectants pouvaient aider à se débarrasser du virus de la COVID-19.
«Je vois le désinfectant qui élimine le virus en une minute. Une minute. Y a-t-il un moyen de faire quelque chose comme ça, par injection, à l'intérieur ou presque comme un nettoyage?», avait-il demandé.
@news.com.au A year ago today Donald Trump suggested this as a COVID19 treatment option. How time flies. #fyp #donaldtrump #covid19 #coronavirus #throwback #usa ♬ original sound - News.com.au
Le président avait aussi suggéré à la population de se tourner vers l’hydroxychloroquine, un médicament anti-inflammatoire et antipaludique, pour combattre la COVID-19.
À l’époque, une étude avait alimenté les espoirs quant à l’efficacité de ce médicament, mais elle avait rapidement été dénoncée par de nombreux spécialistes en raison de diverses erreurs, notamment de méthodologie.
Des études scientifiques ont finalement démontré l’inefficacité de l’hydroxychloroquine contre la COVID-19. Le médicament a aussi été relié à des effets secondaires graves, notamment sur le plan cardiovasculaire.