«Tu ne sais pas quand tu vas te faire évacuer»: des Québécois prêts à quitter Kelowna
Les feux de forêt sont aux portes de la troisième plus grande ville de la Colombie-Britannique

Olivier Faucher
Des feux de forêt ont brûlé de nombreuses maisons près de Kelowna en Colombie-Britannique vendredi, posant une menace sérieuse pour cette ville de 150 000 personnes et forçant des milliers d’évacuations.
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«Il y a un stress dans la ville depuis hier. Les gens sont sur un pied d’alerte parce que tu ne sais pas quand tu vas te faire évacuer», témoigne Christine Cloutier, une Québécoise vivant à Kelowna.

De redoutables incendies avaient d’abord forcé des évacuations à West Kelowna jeudi. Malgré les efforts des autorités, le brasier a rapidement progressé dans la nuit de jeudi à vendredi, traversant carrément le lac Okanagan pour arriver aux portes de Kelowna, troisième ville d’importance en Colombie-Britannique, qui a dû déclarer l’état d’urgence.
«Depuis ce matin [vendredi], on a eu trois autres feux qui sont partis, à 5 minutes d’auto où je suis, raconte d’une voix nerveuse Mme Cloutier. Tantôt, mon mari a trouvé une branche de sapin brûlé dans notre stationnement. C’est là que je me suis dit : je prépare mes affaires pour être prête à partir.»

Mme Cloutier ne se sent pas protégée dans le quartier où elle est étant donné la quantité d’arbres. «On peut se faire appeler n’importe quand ce soir ou cette nuit pour évacuer.»
«Nous ne sommes pas tirés d'affaire»
Jason Brolund, le chef des pompiers de West Kelowna, a prévenu que les vents de vendredi étaient encore plus forts que la veille.
La nuit de jeudi à vendredi a «probablement été l’une des plus dures de ma carrière», a-t-il reconnu devant les médias «Nous avons combattu l’équivalent de 100 ans de feux, le tout en une nuit», a ajouté M. Brolund.
La zone d’évacuation a été étendue à des milliers de propriétés autour de Kelowna vendredi. Les autorités ont indiqué qu’un nombre «conséquent» de maisons ont brûlé dans la région. Plusieurs déclarations n’avaient rien de rassurant pour les résidents.
«Au bout du compte, Mère Nature a été trop forte», a reconnu un responsable, Loyal Wooldridge.
«Malheureusement, nous ne sommes pas tirés d’affaire. La nuit dernière pourrait bien être un avant-goût de ce qui nous attend dans les jours à venir», a-t-il ajouté.
Chaos redouté
Christine Cloutier, de son côté redoute le chaos qui pourrait régner si une évacuation de sa ville était ordonnée, considérant sa taille.
«L’autoroute est la route principale. Ça fait du monde sur une seule route pour s’en aller vers Vancouver ou vers Calgary», évoque-t-elle, avant de souffler «oh my gosh», en pensant à un tel scénario.
Les effets de ces feux se sont fait sentir jusque chez Maria Gagnon, une autre Québécoise habitant à Naramata, située à des dizaines de kilomètres de Kelowna.
«Hier, je suis allée faire l’épicerie et je suis sortie et il pleuvait des cendres. C’était très intense», relate-t-elle.
- Avec l'AFP
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