Trump doit annoncer 25% de tarifs douaniers sur l'acier et l'aluminium de tous les pays
Il devrait en faire l'annonce dès lundi
Zoé Arcand
Donald Trump a annoncé hier qu’il imposerait des tarifs de 25% sur tout l’aluminium et l’acier arrivant aux États-Unis, en réitérant qu’il voulait faire du Canada le 51e État.
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Le président américain a tenu le monde en haleine hier en annonçant des tarifs de 25% sur l’aluminium et l’acier importés aux États-Unis, en réitérant que le Canada devait devenir le 51e État et en jouant au golf avec Tiger Woods... avant même d’arriver au Super Bowl.
«Tout l’acier arrivant aux États-Unis aura 25% de tarif douanier», a déclaré le président américain dans son avion Air Force One en se rendant en Louisiane pour assister au 59e Super Bowl.
Il devrait appliquer les mêmes tarifs douaniers pour l’aluminium, dans une annonce prévue aujourd’hui.
Reste à voir si ces menaces se concrétiseront, mais Trump a indiqué qu’il annoncerait également «mardi ou mercredi» des «tarifs réciproques» sur des produits américains taxés à l’étranger.
Ces tarifs s’ajoutent à ceux de 10% imposés à la Chine au début du mois.
Ça va faire mal ici
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une déclaration de guerre tarifaire directe au Canada, il va sans dire que le pays encaissera une bonne partie de la facture. Et c’est tout aussi vrai pour le Québec.
«L’administration Trump menace de s’attaquer aux secteurs de l’aluminium et de l’acier, des secteurs dont les États-Unis dépendent en majeure partie. Le Québec leur exporte 2,9 M de tonnes d’aluminium, soit 60% de leurs besoins. Préfèrent-ils s’approvisionner en Chine?» a réagi François Legault hier en soirée, sur les réseaux sociaux.
«Il n’y a aucun scénario où les USA produiront assez d’aluminium pour remplacer celui du Québec sur votre marché avant la fin de votre mandat. Vous exposez vos industries de pointe à une grave inflation», a de son côté déploré Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, dans une publication sur X.
Environ 50% des importations d’aluminium primaire des États-Unis proviennent du Québec, alors que 60% des exportations québécoises d’acier sont dirigées vers le marché américain, selon le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation du Québec.
Une grosse journée
Hier matin, le président se préparait pour cette journée haute en couleur en jouant une partie de golf avec Tiger Woods, a confié un employé de la Maison-Blanche à Fox News.
Le réseau américain diffusait en fin d’après-midi une entrevue avec le 47e président, qui avait été enregistrée la veille.
Il y a notamment réitéré qu’il était sérieux dans son ambition de faire du Canada le 51e État américain.
«On perd 200 G$ à cause du Canada, et je ne vais plus tolérer cela, c’est trop! S’il devenait le 51e État, ce serait différent», a-t-il martelé.
Lors de cet entretien, Trump a également confié croire que les Chiefs l’emporteraient face aux Eagles de Philadelphie. Ce qui est loin de s’être produit.
«Je suis un grand partisan des deux équipes», a alors affirmé Trump.
Guerre du temps d’écran
Alors que le 59e Super Bowl a été fortement marqué par la présence de Taylor Swift dans l’assistance, on pensait assister cette année à une guerre du temps d’écran entre la vedette pop et le président américain, mais l’attention est plutôt demeurée sur la piètre performance des Chiefs de Kansas City.
«Il n’est pas exclu que les canaux américains où le match sera diffusé aient reçu des instructions. Ils savent que si on avait vu Taylor Swift plus que Trump, ça aurait été très mal perçu», observe Yann Roche, spécialiste de la géopolitique du sport et professeur au Département de géographie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
– Avec l’AFP et Marianne Langlois