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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Trump à la Maison-Blanche: «J’ai l'impression d'être dans un pays autoritaire avec des médias de propagande», affirme une journaliste à Washington

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Photo portrait de Dominique Plante

Dominique Plante

2025-02-14T02:17:33Z
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La journaliste Sonia Dridi remarque une différente atmosphère à Washington depuis le premier point de presse de la Maison-Blanche à la fin du mois de janvier, qu’elle décrit comme étant similaire à celle d’un «pays autoritaire».

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«J'ai l'impression d'être dans un pays autoritaire avec des médias d'État, de propagande», a-t-elle illustré à l’émission Le Bilan, jeudi.

Celle qui travaille quotidiennement dans la capitale américaine estime que l’arrivée des «nouveaux médias» lors des points de presse, c’est-à-dire des influenceurs et des médias ultraconservateurs, contribue à cette ambiance.

«C'est complètement surréaliste, a-t-elle ajouté. Ce sont des questions extrêmement complaisantes à l'égard de la porte-parole.»

Photo AFP
Photo AFP

La journaliste dénonce un favoritisme de la presse qui s’associe au mouvement MAGA («Make America Great Again»), pendant que d’autres journaux se font carrément interdire l’accès à des moments politiques importants.

Rappelons que l’Associated Press a vu plusieurs de ses journalistes se faire interdire à des événements pendant trois jours de suite, puisque l’agence de presse mondiale refuse d’écrire systématiquement le terme «Golfe de l’Amérique» au lieu du Golfe du Mexique dans ses textes. Le média propose plutôt l’usage des deux noms, comme la plupart des pays continuent d’utiliser celui propice au Mexique.

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«Ces journalistes se sont clairement fait punir», a dénoncé Sonia Dridi.

La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a répondu à une journaliste de CNN, mercredi dernier, que «si les journalistes disent des mensonges, il y aura des conséquences».

«C'est quand même extrêmement inconfortable et extrêmement inquiétant pour la démocratie», a mentionné Mme Dridi.

Victime d’une discrimination

D’origine française, la journaliste Sonia Dridi a elle-même été victime de commentaires discriminatoires sur son accent par une élue républicaine, Marjorie Taylor Greene.

Getty Images via AFP
Getty Images via AFP

Mme Dridi a d’abord posé une question à Mme Leavitt à propos des gels d’embauche des fonctionnaires américains. Elle a demandé si l’administration craignait de voir d’autres accidents d’avion, comme celui à Washington qui a causé une soixantaine de morts, se produire en raison des gels.

«La porte-parole [...] m'a répondu comme le fait une très bonne porte-parole, donc un peu à côté de la plaque», a-t-elle raconté.

Toutefois, Mme Greene a également entendu la question.

«Elle s'en est pris à mon accent en disant que je devrais être virée de la salle de presse, ce qui est absolument surréaliste et assez lunaire», a-t-elle souligné.

Mme Dridi a tenu à préciser que cela l’a choquée, notamment parce que le président lui-même n’a aucun problème à répondre aux questions des reporters étrangers.

«Mais il y a des personnes au sein de l'administration qui pensent, comme Marjorie Taylor Greene, que les journalistes étrangers devraient soit [...] dégager de la salle de presse ou avoir moins de place», a reproché Sonia Dridi.

Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.

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