Troisième lien: Steven Guilbeault demande toujours des études avant de se prononcer

Raphaël Pirro
Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, assure qu’il ne demande pas à Québec d’abandonner le projet de troisième lien entre Québec et Lévis, mais qu’il attend toujours de voir des études qui justifieraient sa mise en chantier.
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«Nous, ce qu’on demande depuis le début, c’est d’avoir des études pour pouvoir évaluer le projet. Or, on a appris pendant l’élection québécoise qu’il n’y a pas d’études [...]. Donc, tant que ces études-là ne seront pas déposées devant le gouvernement fédéral, nous, on ne peut pas commencer le processus d’évaluation d’impact», a lancé M. Guilbeault en mêlée de presse à Ottawa jeudi.
En plus des études indépendantes réalisées du côté de Québec, l’évaluation d’impact du fédéral, et possiblement du provincial, sont parmi les étapes à franchir avant une quelconque pelletée de terre.
M. Guilbeault est d’avis que «l’étalement urbain et l’augmentation du réseau routier» – auxquels participerait un troisième lien – «[sont] incompatibles avec la lutte aux changements climatiques».
«Je veux bien croire que dans 10 ans, même un peu plus, dans 15 ans, 100% des véhicules légers qui seront vendus au Canada seront des véhicules électriques, mais ça, ça va être pour les nouveaux véhicules», a-t-il dit.
«Alors, les véhicules que quelqu’un va acheter en 2034 et qu’il va garder pendant 10-12 ans, ça va être des véhicules à essence. Il va rester des milliers de véhicules à essence sur les routes du Québec en 2034, en 2035. Je dis des milliers, excusez-moi, des millions.»
De leur côté, les conservateurs préfèrent que le gouvernement fédéral ne se mêle pas du dossier, car à leurs yeux, c’est au Québec de décider. Même son de cloche du côté du Bloc Québécois.
À cela, M. Guilbeault a rétorqué que la lutte contre les changements climatiques «est l’affaire de tout le monde».
«Les impacts des changements climatiques, on les subit dans l’Ouest canadien. On les subit dans les Prairies. On les subit en Ontario, au Québec. On les subit dans les provinces de l’Atlantique. Or, c’est de mes affaires et c’est de l’affaire de l’ensemble de la population.»
À Québec, c’est la vice-première ministre, Geneviève Guilbeault, qui a hérité du ministère des Transports lors de l’assermentation du Conseil des ministres, jeudi. Le ministre caquiste Benoit Charette demeure l’homologue de Steven Guilbeault à l’Environnement.