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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

Trois-Rivières, Drummondville ou Sherbrooke: où atterrira l’usine d’aéronefs géants de Flying Whales?

Le constructeur de dirigeables a besoin d’un grand terrain et de nouvelles aides gouvernementales

Illustration des hangars de dirigeables de Flying Whales projetés à Laruscade, au nord de Bordeaux.
Illustration des hangars de dirigeables de Flying Whales projetés à Laruscade, au nord de Bordeaux. Photo tirée du site web de la mairie de Laruscade
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Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

2024-02-05T05:00:00Z
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L’entreprise française Flying Whales décidera cette année où elle installera son imposante usine de dirigeables. Les régions de Trois-Rivières, Drummondville et Sherbrooke sont les finalistes pour décrocher ce projet qui ne laissera personne indifférent.

• À lire aussi: Flying Whales choisit Pratt & Whitney Canada pour son nouvel aéronef

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«Ces trois sites-là sont les meilleurs par rapport [aux critères] qu’on a identifiés», confie au Journal Arnaud Thioulouse, PDG de Flying Whales Québec, dans les bureaux montréalais de la firme.

Arnaud Thioulouse dans son bureau de Montréal.
Arnaud Thioulouse dans son bureau de Montréal. Photo Sylvain Larocque

Flying Whales, dans laquelle le gouvernement Legault a investi plus de 75 millions $, a d’abord envisagé 15 emplacements potentiels, avant de raccourcir sa liste à 5 lieux, puis à 3.

«Initialement, beaucoup de monde se disait “ah, c’est de l’aéronautique, on va les mettre à côté de l’aéroport”, raconte M. Thioulouse. Mais non, ce n’est pas ce qu’on recherche. On veut surtout de la surface.»

En fait, Flying Whales préférerait ne pas être à proximité d’un aéroport pour éviter que ses immenses dirigeables n’interfèrent avec le trafic aérien.

Pas assez de place dans la métropole

Pour trouver un terrain assez grand pour ses besoins, l’entreprise a dû sortir de la région de Montréal. 

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«Même sur la Rive-Sud, il n’y a pas de terrain de la bonne taille», indique Arnaud Thioulouse.

Ce dernier n’a pas voulu préciser la superficie dont le projet aura besoin. Notons toutefois qu’en France, la toute première usine de Flying Whales doit être construite sur un terrain de 75 hectares. C’est l’équivalent d’une centaine de terrains de soccer, mais moins de la moitié de la taille du terrain acquis l’an dernier par Northvolt pour sa future usine de batteries (170 hectares).

Flying Whales compte arrêter son choix cette année afin de pouvoir ensuite amorcer la planification de la construction de l’usine. L’entreprise espère recevoir l’aide des gouvernements pour ce projet de plusieurs dizaines de millions de dollars. L’an dernier, M. Thioulouse a eu deux conversations à cet effet avec le ministre fédéral de l’Innovation, François-Philippe Champagne.

L’objectif est de lancer la production de dirigeables au Québec dès 2027, soit quelques mois à peine après l’obtention de la certification auprès des autorités réglementaires européennes et canadiennes.

Sur l’emplacement qui sera choisi, Flying Whales érigera une usine de fabrication de pièces et deux gigantesques hangars où seront assemblés les aéronefs, en plus d’aménager une zone de décollage circulaire d’un diamètre de plus de 200 mètres, soit la longueur des dirigeables.

«Il y aura un mât qui va être au milieu. Le dirigeable va y être accroché et en fonction du vent, on va se mettre dans le bon axe. Ensuite, on va le lâcher et là, il va prendre son envol», explique M. Thioulouse. Selon lui, «ce n’est pas une infaisabilité» que les futures installations soient situées relativement près de zones habitées.

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Illustration montrant les installations projetées de Flying Whales en France.
Illustration montrant les installations projetées de Flying Whales en France. Photo tirée du site web de la mairie de Laruscade
Controverse en France

En France, l’usine envisagée par Flying Whales à Laruscade divise les habitants de cette commune située au nord de Bordeaux. Certains craignent le bruit et la «dévalorisation» de leurs biens tandis que d’autres y voient «un projet grandiose».

L’automne dernier, une autorité environnementale a émis un avis défavorable à l’endroit du projet, qui entraînerait la destruction de 58 hectares de faune et de flore. La municipalité a toutefois maintenu son appui à Flying Whales, soulignant que l’entreprise avait promis de bonifier son programme de compensation environnementale.

«Forcément, il y a des inquiétudes quand quelque chose se passe en face de chez soi», commente Arnaud Thioulouse.

Arnaud Thioulouse dans les bureaux montréalais de Flying Whales.
Arnaud Thioulouse dans les bureaux montréalais de Flying Whales. Photo Sylvain Larocque

Selon lui, une fois construites, les installations avant-gardistes de Flying Whales susciteront la fierté des Québécois et pourraient même devenir une sorte d’attrait touristique.

«C’est quand même un bâtiment qui va être d’une architecture assez exceptionnelle», affirme-t-il.

«Ça va générer de la curiosité d’une certaine manière.»

Flying Whales en quelques dates

2012 Fondation de Flying Whales

2019 Québec investit 22 M$ dans l’entreprise

2020 Ottawa empêche Flying Whales de s’installer au Québec en raison des partenaires chinois de l’entreprise, qui ont aujourd’hui quitté

2022 Québec investit 53,5 M$ dans Flying Whales; l’entreprise ouvre des bureaux à Montréal

2023 Québec verse 8 M$ à Flying Whales et à l’un de ses fournisseurs, Thales Canada

Le dirigeable LCA60T de Flying Whales en bref 

Photo Flying Whales
Photo Flying Whales
  • Longueur: 200 mètres
  • Diamètre: 50 mètres
  • Vitesse maximale: 100 km/h
  • Plafond de vol: 3000 mètres
  • Charge utile: 60 tonnes
  • Fournisseurs présents au Québec: Pratt & Whitney Canada, Thales Canada, Delastek
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