Tristan Luneau veut s’accrocher le plus longtemps possible à son rêve de jouer dans la LNH à 19 ans seulement


Jean-François Chaumont
ANAHEIM | Tristan Luneau n’a reçu aucune promesse de la part de Pat Verbeek et des Ducks. Il reste dans l’incertitude quant à savoir s’il prolongera son séjour dans la LNH ou s’il retournera poursuivre son apprentissage avec les Olympiques de Gatineau dans la LHJMQ.
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À sa sortie d’un entraînement matinal au Honda Center et à quelques heures d’un match contre Canadien, Luneau avait le sourire dans le visage en décrivant sa propre situation avec les Ducks.
«Je vois ça comme une opportunité, a-t-il dit. Je ne sais pas quand je retournerai [dans la LHJMQ] ou si je resterai [dans la LNH]. Je veux m’acheter du temps. C’est un peu une pression, mais aussi un privilège. Je consacre tous mes efforts pour garder ma place, puisque je ne peux jamais devenir confortable.»
Choix de deuxième tour (53e au total) des Ducks en 2021, Luneau a probablement déjoué les plans de l’organisation en faisant le saut dès l’âge de 19 ans dans la LNH. Depuis le début de l’année, il a revêtu l’uniforme des Ducks à deux reprises, mais il a aussi passé du temps avec les Gulls de San Diego dans la Ligue américaine.
Même s’il n’a pas joué souvent, il était très loin de se plaindre de son sort.
«Chaque match que tu peux jouer dans cette ligue, je trouve ça incroyable, a mentionné le jeune défenseur droitier. En plus, c’est contre le Canadien, mon équipe d’enfance. Ça ajoute un petit cachet. Il y a encore plus d’excitation.»
«Je trouve qu’il s’agit d’une opportunité incroyable. Tu demanderais à tous les joueurs qui se retrouvent dans le junior en ce moment s’ils voudraient jouer huit matchs chez les pros, ils diraient tous oui. Je veux me rappeler ça tous les jours et je dois me donner à 100% afin de m’acheter le plus de temps possible ici. C’est une opportunité et de l’apprentissage.»
Les Ducks l’avaient renvoyé à leur équipe-école le 3 novembre dernier pour une période de conditionnement. Il n’était pas blessé, mais il avait besoin de voir de l’action. Il a participé à six matchs avec les Gulls, obtenant deux passes. Il est revenu à Anaheim le 17 novembre.
Limiter les risques
Luneau n’a pas le sentiment de perdre son temps avec les Ducks. Quand il ne joue pas, il en profite pour regarder ses coéquipiers d’un angle différent.
«Oui, ça me permet d’étudier encore plus, a souligné le jeune homme originaire de Victoriaville. Quand je me retrouve dans les estrades ou sur la passerelle de presse, j’ai une autre perspective sur le match. Le jeu est un peu plus lent d’en haut. Tu as une image plus globale et plus au ralenti. Je pense que c’est bon pour mon apprentissage. À la télévision, ce n’est pas le même sentiment. J’ai aussi la chance de voir chaque vidéo de mes entraînements. Je souhaite prendre avantage de tous les trucs ici.»

L’an dernier à Gatineau, Luneau avait connu une saison du tonnerre avec 83 points (20 buts, 63 passes) en 65 matchs. Il avait ajouté 17 points (2 buts, 15 passes) en 13 matchs en séries.
Quand on lui demande de décrire les principales différences entre le jeu dans la LHJMQ, la Ligue américaine et la LNH, le jeune homme y va d’une analyse très juste.
«Je ne serai pas le premier à le dire, mais les joueurs sont plus gros et plus rapides chez les pros. L’exécution est aussi meilleure. Mais la plus grande différence pour mon jeu est que dans le junior, tu as le droit de t’essayer un peu plus et de miser sur un peu plus de risques. Ici, si tu fais une erreur, elle se transforme en une grosse chance de marquer pour l’équipe adverse. Mon défi consiste à vouloir générer de l’offensive tout en jouant bien défensivement et en limitant les risques.»
Un bon patineur
Greg Cronin, l’entraîneur-chef des Ducks, a aussi parlé de la gestion des risques avec Luneau.
«J’aime ce que je vois de Tristan dans nos entraînements, a-t-il affirmé. Il saute rapidement dans l’action avec sa rapidité. Il n’a pas peur. J’aime beaucoup le regarder, il ressort dans nos entraînements. Dans la Ligue américaine, ça peut être brouillon un peu. C’est un jeu différent. J’ai dirigé longtemps dans cette ligue. Un joueur peut être meilleur dans la LNH en raison de la structure et parce que les jeux sont plus prévisibles. Je suis curieux de le voir s’adapter.»
«Il a joué deux matchs pour nous. Son plus grand défi est de bouger la rondelle. Avant, il pouvait la déplacer sur 180 pieds et déjouer tout le monde. Ce ne sera pas le cas dans la LNH. Il doit prendre de bonnes décisions avec la rondelle et il ne peut pas tricher comme il pouvait un peu le faire dans le junior.»
À court terme, les Ducks ont l’intention de garder Luneau avec l’équipe à Anaheim. Ils auront toutefois une décision à prendre quant à savoir s’ils le prêteront à l’équipe canadienne pour le Championnat du monde junior entre Noël et le jour de l’An.