Un nouveau toit de 870 M$ pour le Stade olympique

Le nouveau toit fixe et rigide de 870M$ présenté lundi par Québec pourrait mettre fin à la saga de la toiture du Stade olympique qui dure depuis près de 40 ans, croient des intervenants consultés par Le Journal. 

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«La toiture fixe partiellement vitrée correspond exactement aux besoins actuels du Stade, même si elle ne correspond pas au projet initial», résume Philippe Lupien, architecte et professeur à l’École de Design à l’UQAM.

Si l’architecte Roger Taillibert avait conçu pour les Jeux olympiques de 1976 la grande tour penchée qui fait la renommée du Stade, c’est pour installer une toile qu’on pourrait monter et déployer, explique-t-il.

Mais l’installation d’un premier toit rétractable s’est avérée un désastre en 1987, tout comme l’installation de la toile de téflon actuelle, en 1998, qui a subi plus de 20 000 déchirures depuis.

Troisième toiture

«On était sur le point d’ici un an ou deux de démanteler la toiture, ce qui mettait à risque toutes les infrastructures à l’intérieur de l’enceinte. Avec les intempéries, on s’en allait vers une fermeture», a expliqué la ministre du Tourisme Caroline Proulx en point de presse lundi.

Après des mois d'analyse, le gouvernement du Québec annonçait le remplacement du toit et l'anneau technique du Stade.

D'une durée de vie de cinquante ans, la nouvelle structure en acier comportera un cerceau transparent en verre, un clin d’œil à l’idée initiale de M. Taillibert. 

L'anneau technique de béton sera remplacé par un tube d'acier.

© Photo fournie par le Parc Olympique

© Photo fournie par le Parc Olympique

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© Photo fournie par le Parc Olympique

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Le consortium Pomerleau-Canam sera responsable des travaux qui s’échelonneront sur quatre ans et qui coûteront 870M$ à Québec.

«Nous sommes convaincus qu’on n’avait pas le droit de se tromper une troisième fois et qu’il fallait payer le juste prix», a déclaré le PDG de la Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique, Michel Labrecque.

Retombées

Le milieu économique a bon espoir que cette fois sera la bonne.

«Cette fois-ci, il y a une clarté dans le concept qu’on veut développer: un centre multifonctionnel où il y aurait de l’événementiel et des foires commerciales», soutient Michel Leblanc, PDG de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

Il estime que Québec doit maintenant en faire plus pour stimuler les investissements privés pour développer les commerces autour.

Pour lui, la démolition n’était pas une solution, surtout considérant l’emplacement névralgique du Stade, près des grands axes de transport en commun.

Même son de cloche du côté de la Chambre de commerce de l’est de Montréal.

«La solution la plus rentable pour les citoyens, c’est de doter le Stade d’un toit pour les cinquante prochaines années et de maximiser les retombées pour le quartier», a souligné le PDG Jean-Denis Charest.

La saga du toit du Stade olympique

1976: Inauguration du Stade pour les Jeux olympiques de Montréal.

1987: Le premier toit, une toile amovible de kevlar, est installé. Elle déchire l’année suivante à la suite de vents violents.

1998: La toile actuelle de téflon et de fibre de verre est installée par la firme Birdair en remplacement du toit initial, qui a subi de nombreuses déchirures. 

1999: Le toit s’effondre sous la neige en plein montage du Salon de l’auto, laissant un trou béant dans la toile.

2002: La Société de développement et de mise en valeur du Parc olympique lance le projet de remplacer le toit. Différents projets sont soumis, sans succès.

2017: Le gouvernement libéral de Philippe Couillard annonce un projet de remplacement de 200 à 250M$.

2020: Le consortium Pomerleau-Canam se qualifie pour concevoir le toit.

Juillet 2023: on apprend que l’anneau technique en béton devra être remplacé, ce qui retarde le projet qui devait être achevé en 2024.

Février 2024: Québec annonce un investissement de 870M$ pour un toit fixe en acier, avec un cerceau en verre.