Tragédie à Bois-des-Filion: le «rêve canadien» d'une famille d'immigrants tourne au cauchemar
L’homme de 19 ans accusé de négligence criminelle causant la mort est le cousin du bambin de 3 ans

Frédérique Giguère
La mort du bambin atteint mortellement par un projectile d’arme à feu, lundi, à Bois-des-Filion vient assombrir le «rêve canadien» que nourrissait sa famille, qui espérait trouver ici une vie meilleure.
• À lire aussi: Bambin de 3 ans mort à Bois-des-Filion: la petite victime était en visite chez de la famille
• À lire aussi: Bois-des-Filion: trois jeunes arrêtés pour la mort par arme à feu d’un garçon de 3 ans
Le petit Aksel, 3 ans, aurait été victime de la négligence criminelle de son propre cousin lorsqu’il a été fauché tragiquement par la décharge d'une arme prohibée.

«C’est épouvantable, je ne peux pas croire que ça arrive», lance au bout du fil Idir Otmani, le père de la petite victime.
L’homme se trouve actuellement en Algérie avec ses deux filles de 7 et 10 ans. Il y a environ quatre mois, sa femme et leur «bébé» de trois ans sont arrivés au Canada après avoir reçu leur visa de voyageurs. Ils séjournent depuis chez le frère de la dame. Ils ont depuis entamé des démarches afin d’obtenir leur citoyenneté.
«Le but ultime, c’était de tous se retrouver ensemble au Canada et de se bâtir une belle vie», explique M. Otmani, précisant que ses filles et lui sont toujours en attente de leur visa.

Comme la prunelle de leurs yeux
Depuis son arrivée à Bois-des-Filion, le petit Aksel filait vraisemblablement le parfait bonheur avec ses cousins de 19 ans, des jumeaux, et sa cousine de 17 ans. Ceux-ci prenaient soin du petit comme de la prunelle de leurs yeux, insiste le père du bambin.
«Ils s’occupaient tellement bien de lui, ils allaient marcher avec lui, ils lui achetaient des cadeaux, ils le gardaient souvent. Je n’ai rien à dire, ils étaient merveilleux avec Aksel.»
Mardi, Yacine Mehennaoui, le cousin de la victime, a été formellement accusé au palais de justice de Laval.

Des accusations de négligence criminelle causant la mort, de possession d’une arme à feu illégale chargée et d’entrave à la justice pour avoir tenté de détruire des éléments de preuve ont été déposées contre le jeune homme de 19 ans. Son jumeau et sa sœur ont aussi été arrêtés, mais les enquêteurs les ont libérés sans accusations pour le moment.
Selon nos informations, au moins une personne aurait tenté de se débarrasser de l’arme du crime peu après le drame. Celle-ci a fait l’objet de recherches intensives, hier, près de la résidence où s’est joué le drame, situé sur la 34e Avenue. Des plongeurs de la Sûreté du Québec ont été appelés en assistance afin de ratisser la rivière des Mille-Îles, qui borde le quartier résidentiel. Elle n’aurait toujours pas été retrouvée.

Malgré les circonstances, Idir Otmani est catégorique: ce qui est arrivé est un accident et les cousins du petit Aksel n’auraient jamais voulu lui faire de mal.
«Je ne leur en veux pas du tout, je suis sûr qu’il y a une explication à tout cela», insiste celui qui ignorait complètement qu’une arme à feu se trouvait dans la résidence où séjournait son fils et sa femme.

Un visa pour les funérailles
En attendant les démarches judiciaires, le père de famille espère de tout cœur pouvoir obtenir un visa à temps pour les funérailles du petit Aksel. Malgré des motifs humanitaires, les démarches peuvent être longues – le délai de traitement pour l’Algérie est de plusieurs mois, selon le site d’Immigration et citoyenneté Canada.
«Je vais tenter de voir avec ma femme pour étirer le plus possible, mais à un moment donné, il faudra le faire. Je ne peux pas concevoir de manquer les funérailles de mon enfant.»
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.