Bambin de 3 ans mort à Bois-des-Filion: la petite victime était en visite chez de la famille

Le bambin de trois ans qui aurait été atteint mortellement par balle, lundi, à Bois-des-Filion, était en visite chez des membres de sa famille lorsque le drame s’est produit.

• À lire aussi: Bois-des-Filion: trois jeunes arrêtés pour la mort par arme à feu d’un garçon de 3 ans

Près de 24 heures après les faits, le mystère demeurait entier sur les circonstances qui ont mené à la mort du garçon. La scène de crime érigée sur la 34^e Avenue a été maintenue toute la journée afin de permettre aux enquêteurs, à l’identité judiciaire et aux techniciens du Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale de récolter tous les éléments de preuve. 

Pas de trace de l’arme du crime 

D’ailleurs, selon nos sources, l’arme du crime est introuvable. Au moins un suspect aurait tenté de s’en débarrasser. Un important déploiement policier était d’ailleurs visible aux abords de la rivière des Mille Îles, qui borde le quartier résidentiel. Des maîtres-chiens ont ratissé le secteur, des enquêteurs ont fouillé dans les ordures de tous les résidents et des plongeurs de la Sûreté du Québec (SQ) ont exploré la rivière. 

Trois jeunes de 17 et 19 ans ont été arrêtés peu de temps après la tragédie et interrogés par les enquêteurs de la police de Terrebonne. Des éléments mis en lumière lors des rencontres avec les suspects ont fait en sorte que le dossier a été transféré à la division des crimes contre la personne de la SQ en milieu d’après-midi.  

• Écoutez le segment faits divers avec Maxime Deland via QUB radio :

L’un d’eux, Yacine Mehennaoui, a comparu avec un air attentif en fin d’après-midi au palais de justice de Laval. Le Québécois de 19 ans est accusé de négligence criminelle causant la mort, de possession d’une arme à feu illégale chargée et d’entrave à la justice pour avoir tenté de détruire des éléments de preuve. La procureure de la Couronne, M^e Marie-Philippe Guimond, s’est opposée à sa remise en liberté. 

Le jeune homme qui est sans antécédent judiciaire demeure donc détenu en attendant la suite des procédures judiciaires.

Celui-ci vit dans la résidence où s’est produit le drame. La Couronne n’a toutefois pas voulu préciser la nature de la relation entre l’accusé et la victime. Par ailleurs, les deux autres suspects ont été libérés pour le moment. 

«L’enquête est toujours en cours», a simplement fait savoir M^e Guimond en sortant de la salle d’audience. 

Une garderie à côté

L’événement a eu l’effet d’une bombe dans ce petit quartier familial habituellement tranquille. Les nombreux véhicules de police contrastaient dans le décor, alors qu’on entendait la cloche de l’école primaire retentir et les rires des enfants qui s’amusaient pendant la récréation. 

Les résidents étaient en outre abasourdis de constater qu’un tel drame puisse se produire dans cette maison, où les propriétaires sont dépeints comme des gens sympathiques, calmes et respectueux. 

«C’est arrivé souvent que je les croise parce que le ballon de mes enfants se ramassait dans leur cour arrière et ils étaient toujours très gentils. Je ne comprends pas pourquoi il y avait une arme dans cette maison, ça ne fait pas de sens avec ces gens-là», lance Cheikh Moctar Bar, un voisin. 

Une autre résidente du secteur qui connaît bien la famille était elle aussi sous le choc, d’autant plus qu’elle opère une garderie en milieu familial à un jet de pierre de la scène de crime. 

«C’est sûr que j’y ai pensé. S’il y avait eu une balle perdue, ça aurait pu se rendre jusque chez moi. J’étais ici avec les enfants lorsque ça s’est passé», dit celle qui a préféré taire son nom. 

–Avec Francis Pilon et Erika Aubin, Le Journal de Montréal