Arrestations: des armes qui font vraiment peur
La Sûreté du Québec a démantelé en Montérégie et à Montréal un réseau qui serait lié au crime organisé.
Frédérique Giguère et Maxime Deland
Le réseau de trafic d’armes à feu démantelé ce matin par la Sûreté du Québec aurait notamment vendu une carabine semi-automatique semblable à celles utilisées dans les tueries de masse.
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Marc-Antoine Lefebvre, Jonathan Lavigne, Jérémie Lamontagne et Daniel Charleus ont comparu cet après-midi au palais de justice de Longueuil pour répondre, entre autres, à des accusations de trafic d’armes à feu.

Les deux derniers sont également accusés d’avoir comploté pour en faire l’importation.
Les quatre hommes de 27 ans demeureront détenus au moins jusqu’à leur enquête sur remise en liberté.
CZ Scorpion EVO 3 S1

Parmi les modèles d’armes qui auraient été trafiqués, on retrouve une carabine semi-automatique CZ Scorpion EVO 3 S1.
En plus d’être l’arme de prédilection de militaires dans plusieurs pays, c’est l’une des plus utilisées dans les tueries de masse survenues dans les dernières années.

Les présumés trafiquants se sont donc fait réveiller au petit matin par les enquêteurs de la Sûreté du Québec, qui ont débarqué dans leurs résidences à Delson et à Longueuil, sur la Rive-Sud, ainsi qu’à Montréal.
Jérémie Lamontagne, qui fait face au plus grand nombre d’accusations, a été réveillé par les policiers alors qu’il dormait dans la maison de son père, où il réside.
Alors vêtu d’un simple caleçon et d’une camisole blanche, il a pris soin d’enfiler un ensemble assorti de couleur rouge vif, sur lequel on pouvait lire l’inscription « Pour réussir sa vie », avant d’être amené au poste pour son interrogatoire.
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Arrêté devant son père
Le père du jeune homme, qui a été invité à patienter dans une voiture de police pendant que ceux-ci perquisitionnaient sa maison, est le directeur adjoint de la Régie incendie de l’Alliance des Grandes-Seigneuries, qui regroupe les municipalités de Saint-Constant, de Candiac et de Sainte-Catherine.
Le pompier de carrière a assisté à l’arrestation de son fils, qui traîne plusieurs antécédents criminels.
En plus des résidences des suspects, quatre autres adresses et quatre véhicules ont été visés par des perquisitions.

Au total, les autorités ont saisi quatre armes de poing, une arme longue automatique, des munitions et 50 000 $ en argent.
Le quatuor visé par cette enquête entretenait des « liens très étroits » avec les gangs de rues montréalais.
« On parle d’individus qui faisaient du trafic d’armes. Si tu voulais une arme à feu, tu pouvais t’adresser à eux et tu allais obtenir ce dont tu avais besoin, moyennant rétribution », a révélé une source policière.
Fusillades à Montréal
La police n’exclut pas que certaines armes à feu vendues par les suspects aient pu servir lors des innombrables fusillades ayant eu lieu dans le nord-est de la métropole québécoise au cours des derniers mois.
L’un des suspects appréhendés, Daniel Charleus, serait un proche du chef de gang d’allégeance bleue, Jean-Philippe Célestin.
Ce dernier serait un proche du caïd Gregory Woolley, considéré par les autorités comme l’un des leaders les plus importants du crime organisé à Montréal.
Une tape dans le dos
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a salué le travail des policiers, tout en soulignant que ceux-ci ont aussi réalisé une importante perquisition d’amphétamines et d’armes la semaine dernière.
« Ça montre justement à quel point tout est déployé pour saisir ces armes, pour pas qu’elles se retrouvent dans les mains des jeunes. Et voilà l’importance d’avoir une loi fédérale qui va venir bannir à jamais les armes de poing », a soutenu Mme Plante, en faisant référence au projet de loi du gouvernement Trudeau qui promet de geler les transactions d’armes de poing l’automne prochain.
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