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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Loi sur le contrôle des armes: un pas dans la bonne direction

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Agence QMI

2022-05-31T23:39:12Z
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La loi sur le contrôle des armes à feu du gouvernement Trudeau, qui prévoit notamment un gel des ventes et des achats d’armes de poing, est généralement perçue comme un pas dans la bonne direction, quoiqu’insuffisant.

La mairesse de Montréal, qui a maintes fois réclamé qu’Ottawa légifère pour mieux restreindre l’accès aux armes à feu, fait partie des politiciens satisfaits, jusqu’à un certain point.

«Pour moi, c’est un geste fort et important qui envoie un signal comme quoi on doit maîtriser la situation concernant les armes à feu», a confié Valérie Plante en mêlée de presse mardi.

«C’est un geste fort, mais je vais continuer à demander que ça soit un bannissement [des armes de poing] pour toujours», a-t-elle cependant tempéré par la suite.

Le projet de loi fédéral répond à tout le moins à une préoccupation des villes, qui avaient vivement critiqué Ottawa par le passé lorsque le gouvernement Trudeau leur avait confié la responsabilité d’interdire les armes sur leur territoire.

«Quand une municipalité statue sur quelque chose et que la municipalité d’à côté statue sur autre chose, c’est impossible d’avoir un contrôle intéressant», a souligné le maire de Québec, Bruno Marchand.

Contrebande

«Du point de vue du pays, si on n’agit pas pour restreindre l’entrée d’armes, pour contrôler l’accès à ces armes-là, qui sont meurtrières et inutiles, Québec va vivre un jour ce que Montréal vit», a cependant rappelé l’élu municipal qui espère qu’Ottawa poursuivra ses efforts.

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Un point de vue partagé par le chef du Bloc québécois, qui a proposé la création d’une escouade policière formée d’agents canadiens et américains pour mieux surveiller la contrebande d’armes.

«Empêcher, par voie légale, 50 000 armes par année d’entrer sur le territoire, c’est une très bonne chose. C’est juste que ce n’est pas suffisant pour garantir la sécurité de nos gens», a déploré Yves-François Blanchet.

«Les armes qui sont utilisées pratiquement chaque semaine pour des tentatives d’homicide dans les rues de Montréal sont issues de la contrebande. Évidemment, la loi ne fait absolument rien en matière de contrebande, si ce n’est d’augmenter les peines [pour possession d’arme]», a ajouté le chef bloquiste.

La ministre de la Sécurité publique du Québec, Geneviève Guilbault, a pour sa part salué un pas du fédéral dans la bonne direction.

«Je pense que c’est une bonne chose. Ça fait longtemps qu’on demande, tant le gouvernement, la mairesse de Montréal, que le gouvernement [fédéral] agisse plus fermement sur le contrôle des armes à feu. [...] C’est eux qui gèrent les frontières», a-t-elle confié.

Le projet de loi de M. Trudeau a aussi attiré l’attention au sud de la frontière, où les Américains sont, de nouveau, plongés dans un débat sur la place des armes dans leur société, après la tuerie qui a coûté la vie à 21 personnes, dont 19 enfants, dans une école primaire d’Uvalde, au Texas, la semaine dernière.

Divers élus républicains ont critiqué le projet de loi, certains s’inquiétant de l’influence qu’il pourrait avoir chez eux. «Le futur dystopique que Trudeau démontre au Canada s’en vient en Amérique si les citoyens des États-Unis ne s’en mêlent pas», s’est notamment inquiété Thomas Massie, un membre du Congrès représentant le Kentucky.

L’ancien commissaire de la police de New York Bernard B. Kerik, lui, a carrément qualifié le projet de loi de «poussée finale du Canada de Trudeau vers le communisme».

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