«Tout a été pensé pour que ça tourne autour des médecins et on n’en sort pas»
TVA Nouvelles
Comme bon nombre de Québécois, Régine Laurent, ex-infirmière, a écouté le point de presse du ministre de la Santé Christian Dubé, mercredi. En réaction au projet de loi annoncé, Mme Laurent plaide pour qu'il y ait davantage de ressources de première ligne, au lieu que la solution soit toujours de se tourner vers les médecins de famille.
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«Tout a été pensé pour que ça tourne autour des médecins et on n’en sort pas», précise Mme Laurent. «On va en parler encore dans un an ou deux, et ce ne sera pas réglé parce qu’on prend toujours la même porte d’entrée.»
Elle note être d'accord avec le guichet unique, mais ne pas comprendre pourquoi on instaure un projet de loi.
«Si ça prenait un projet de loi, le problème est plus grand que je croyais», souligne-t-elle.
«Pour moi, c’est un rendez-vous manqué parce que le gouvernement aurait dû profiter de cette opportunité pour mettre d’autres personnes comme porte d’entrée du réseau, comme des infirmières praticiennes et des ergothérapeutes, comme ça se fait en Ontario.»
Mme Laurent déplore qu'encore aujourd’hui, une infirmière praticienne doive faire son stage avec un docteur, alors qu'il y a suffisamment d’infirmières praticiennes pour le faire.
«Le ministre Legault et le ministre Dubé ont mis les attentes tellement hautes, qu’aujourd’hui j’entendais quelqu’un qui intervenait et qui demandait pourquoi une loi finalement?», se demande-t-elle. «Et je comprends qu’il y a des formalités, qu’il fallait une loi pour que la RAMQ transmette les données dans les régions, au CISSS et au CIUSSS.»
Par contre, Mme Laurent était certaine que ce type de communication se faisait déjà.
«Donc ça veut dire qu’on fonctionnait à l’aveugle depuis tout ce temps-là? C’est désespérant», se désole-t-elle.
«On a un projet de loi aujourd’hui, on n’avait pas besoin de projet de loi, pour moi c’est le gros bon sens pour servir la population. J’avais parlé de la RAMQ qui va décentraliser les informations. Une fois que ça va être décentralisé dans les CISSS et les CIUSSS, j’ai ben hâte de voir qui va dire à docteur untel qu’il faut en faire plus. Je n’y crois pas», dit-elle.
Mme Laurent note que les noms de projets de loi sont toujours très longs, donc elle a changé, à la blague, le nom de celui-ci.
«Je l’ai appelé la loi sur le maintien de la mainmise du huissier médical à la porte d’entrée du réseau de la santé.»