NFL: tous les espoirs sont permis


Stéphane Cadorette
C’est une autre saison qui débute dans la NFL et, à la première semaine d’activité, tous les espoirs sont permis pour l’ensemble des équipes.
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Vous en doutez? Ramenez-vous un an en arrière. Si un individu louche avait osé dire il y a 12 mois que les moroses Bengals, après une saison de 4-11-1, se rendraient au Super Bowl... aurait-il été lapidé sur-le-champ?
Cette histoire est, bien sûr, trop belle pour se répéter chaque saison, mais les cas d’équipes qui n’inspirent rien de bon et qui finissent par se faufiler en séries éliminatoires surviennent chaque année dans cette ligue de fous!
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Vous pouvez détester votre quart-arrière, mépriser l’entraîneur-chef de votre équipe, maudire la défense ou craindre la porosité de votre ligne à l’attaque, mais demeurez un partisan optimiste. On ne sait jamais, dans la jungle de la NFL.
Revirements majeurs
Il ne s’agit pas là de faire une ode à la jovialité béate. Les chiffres démontrent clairement que les situations imprévisibles se multiplient d’année en année.
Des preuves? Voilà maintenant 32 années de suite qu’au moins quatre équipes qui ont été exclues des séries une année ont décroché leur billet la saison suivante. On ne parle plus d’une exception, mais plutôt d’une règle.
L’an dernier, pas moins de la moitié des 14 qualifiés ont réussi ce coup fumant, soit les Patriots, les Bengals, Steelers, Eagles, Cowboys, Cardinals et 49ers. Du lot, les Bengals, Eagles et 49ers ont gravi les échelons à la vitesse grand V, passant de la dernière à la première place de leur division.
Ce n’est pas tout : dans 18 des 19 dernières saisons, au moins deux équipes qui ont raté les séries se sont justement retrouvées au sommet de leur division la saison suivante. Pas moins de 61 équipes ont réalisé l’exploit durant cette période, dont 25 qui sont passées de la quatrième à la première place.
«Les derniers seront les premiers», chantait jadis Céline Dion...
Vent de renouveau
La morale de l’histoire, c’est que si certaines organisations vivent d’interminables purgatoires, d’autres accèdent bien plus rapidement que prévu aux portes du ciel.
Cela s’explique en partie par le repêchage. Ces équipes misérables qui mettent soudain la main sur un Joe Burrow ou un Justin Herbert ont l’occasion rêvée de sortir expressément de leur marasme. Encore faut-il viser juste, ce qui n’est pas donné à tous.
Parfois, c’est un nouvel entraîneur-chef ou une nouvelle direction qui change complètement la culture d’une organisation moribonde.
Il ne faut pas non plus négliger le calendrier dans la NFL. Il s’agit souvent d’un facteur oublié au moment des prévisions.
Tandis que les équipes de tête font face aux autres meneurs de division, les locataires des bas-fonds héritent plutôt d’autres adversaires de leur niveau. Voilà qui peut aider à se refaire une santé, même parfois de manière artificielle.
Par exemple, les Ravens, qui ont bouclé la saison 2021 au dernier rang dans le Nord, en raison d’un nombre incalculable de blessures, se frotteront notamment aux Jets et aux Jaguars, qui ont eux aussi fermenté dans le sous-sol de leur division dans la conférence américaine. Ainsi va le cycle de la vie dans la NFL, question de donner une chance équitable, autant que possible, à tous.
Donc, allez, malgré les apparences, fans des Jaguars, des Giants, des Lions ou des Panthers, un petit sourire. Tout ira bien...
5 points à surveiller
Un seul Québécois
Les dernières saisons de la NFL ont été ponctuées de la présence grandissante de joueurs québécois. En cette campagne qui débute, un seul représentant du Québec est à l’œuvre, soit le demi de coin des Commanders de Washington Benjamin St-Juste. L’an dernier, à sa saison recrue, il a été limité à neuf matchs en raison de deux commotions cérébrales. Tout juste avant la saison, l’ailier rapproché Antony Auclair a été libéré par les Texans, tandis que le garde Laurent Duvernay-Tardif s’est tourné vers la médecine.
Pas de pivot recrue
Pour la première fois depuis 2007, aucun quart-arrière recrue n’est en poste comme partant pour amorcer la saison. Au dernier repêchage, seul Kenny Pickett a été sélectionné en première ronde par les Steelers, mais ceux-ci confient le ballon à Mitchell Trubisky. Lors des 14 dernières années, pas moins de 26 quarts-arrières recrues avaient été nommés partants pour le premier match de leur équipe.
Immortel Brady
Tom Brady entreprend une 23e saison, à l’âge vénérable de 45 ans, comme quart-arrière des Buccaneers. Il devient ainsi le neuvième joueur dans l’histoire à jouer à 45 ans ou plus, selon l’agence Associated Press. Comme joueur partant, il est le plus vieux depuis Bobby Marshall, qui avait amorcé deux matchs avec les Kelleys de Duluth en 1925. Le seul autre joueur qui a lancé au moins une passe à 45 ans est George Blanda, en 1972.
Bons et moins bons départs
En fait de faux départ, difficile de faire pire que les Browns, qui n’arrivent tout simplement pas à acheter une victoire pour amorcer une saison. En effet, à leurs 17 derniers matchs d’ouverture, ils présentent un regrettable dossier de 0-16-1. À l’autre bout du spectre, les Chiefs voguent sur la plus longue séquence active de victoires en matchs d’ouverture, avec sept.
Wentz le voyageur
Carson Wentz est devenu, cet hiver, le quart-arrière des Commanders. En trois saisons, il est donc passé de Philadelphie à Indianapolis puis à Washington. Il devient le cinquième quart-arrière dans l’histoire à amorcer trois saisons de suite avec trois franchises différentes, après Jim Harbaugh (de 1997 à 1999), Kurt Warner (de 2003 à 2005), Brett Favre (de 2007 à 2009) et Donovan McNabb (de 2009 à 2011).
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