Tirs de AR-15 au commerce d’un mafieux: un tireur a balancé les commanditaires
Mathieu Scott-Dumont serait un de ceux qui auraient payé pour que des tireurs fassent feu sur un commerce géré par le mafieux Marco Pizzi


Michael Nguyen
Un Montréalais accusé d’avoir commandité une fusillade sur le concessionnaire automobile d’un influent mafieux doit s’en vouloir de ne pas avoir payé convenablement les tireurs, puisque l’un d’eux l’a finalement dénoncé.
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«À l’origine, [un des suspects] devait recevoir 15 000$ pour le contrat. Or, il a seulement reçu la somme de 1000$», a noté le juge Dennis Galiatsatos la semaine dernière au palais de justice de Montréal.
Juste après, il ordonnait la détention provisoire de Mathieu Scott-Dumont, jusqu’à son procès en lien avec une fusillade survenue dans un commerce relié au crime organisé italien, survenue en septembre 2023.

Ce soir-là, quatre individus à bord de deux VUS sont passés devant le concessionnaire Gestion Automobile Plus quand un passager a fait feu avec un AR-15, soit l’arme la plus utilisée pour des fusillades de masse aux États-Unis.
«Les projectiles ont traversé les vitrines du commerce, mais heureusement, personne n’a été blessé», a expliqué le juge.
Le commerce de la rue Notre-Dame est géré par Marco Pizzi, un membre influent du crime organisé italien, qui serait actif tant dans le trafic de stupéfiants et les paris illégaux.

Des menaces plutôt qu’une paye
Dans les dernières années, Pizzi a été ciblé à une dizaine de reprises, que ce soit en incendiant ses garages ou ses véhicules. En 2016, il avait lui-même été ciblé lors d’une tentative de meurtre.
«Dans sa déclaration, [un complice] a mentionné qu’à sa connaissance, la fusillade a été commandée dans un contexte de guerre entre les Hells Angels et la mafia italienne», a noté le magistrat.
À la suite de la fusillade, les policiers n’avaient pas mis de temps à trouver les tireurs. Et lorsqu’ils leur ont mis la main au collet, les limiers ont réalisé que le crime avait été filmé par les suspects, à la demande des commanditaires, qui voulaient une preuve que l’acte était commis.

Sauf qu’une fois la basse besogne faite, Scott-Dumont et un complice auraient refusé de payer les 15 000$ au quatuor, comme convenu.
«Ils lui ont pointé un pistolet de type Glock au visage et l’un d’eux l’a averti: “Faut-tu que je te câlisse une claque dans la face pour que tu prennes l’argent?”»

Il craint pour sa sécurité
Les tireurs allégués ont ensuite été arrêtés. Et en plus de la déclaration incriminante de l’un d’eux, les enquêteurs ont pu mettre la main sur une importante quantité de preuve incriminante, qui a permis l’arrestation de Scott-Dumont.

Lors de son enquête sur remise en liberté, l’accusé de 27 ans avait imploré le juge de le remettre en liberté sous caution.
«Au bord des larmes, il affirme craindre pour sa sécurité au centre de détention, a noté le juge. Il veut remettre sa vie sur le droit chemin, retrouver un emploi.»
Cela n’avait pas convaincu le juge qui a rappelé que la fusillade avait généré un risque réel de balles perdues.
Scott-Dumont reviendra à la cour en septembre, pour la suite des procédures.
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