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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

La rémunération du PDG d'un projet de train inexistant pourrait dépasser 1 M$ chaque année

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Gabriel Côté

2025-05-26T04:00:00Z
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La rémunération du président-directeur général du projet de train à grande vitesse entre Québec et Toronto pourrait dépasser un million de dollars chaque année.

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Le grand patron d’Alto (VIA TGF), Martin Imbleau, empochera un salaire annuel de base allant de 562 200$ à 661 400$, selon le résumé du plan d’entreprise de l’organisation.

L’ex-PDG du Port de Montréal pourra également profiter d’un «programme d’encouragement» qui lui donne accès à des bonis représentant 32,5% à 65% de son salaire de base.

En excluant les sommes prévues pour les allocations et les assurances, M. Imbleau pourrait donc toucher une rémunération de 1 091 310$ pour une année de travail. Il est à la tête d’une organisation qui compte environ 150 employés.

Entrevue avec Martin Imbleau, PDG du TGV, a Québec, lundi le 17 mars 2025. STEVENS LEBLANC JOURNAL DE QUEBEC/AGENCE QMI)
Entrevue avec Martin Imbleau, PDG du TGV, a Québec, lundi le 17 mars 2025. STEVENS LEBLANC JOURNAL DE QUEBEC/AGENCE QMI) Photo Stevens LeBlanc

C'est beaucoup plus que ce que gagne le PDG de VIA Rail, dont la rémunération totale annuelle peut atteindre environ 575 000$, alors que l’organisation compte autour de 3500 employés, selon les plus récentes données disponibles.

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Les six autres hauts dirigeants d’Alto recevront pour leur part un salaire de base de 170 000$ à 330 000$, auquel s’ajouteront des bonis qui pourront atteindre jusqu’à 40% de cette somme.

«Ce sont des bonus faramineux payés avec l’argent de la couronne», s’est indignée une source à l’interne, sous le couvert de l’anonymat, car elle n’est pas autorisée à parler aux médias.»

«Attirer des talents»

De son côté, le porte-parole de la société d’État, Benoit Bourdeau, plaide qu’une telle rémunération est nécessaire pour «attirer et retenir des talents» qui permettront de livrer le projet en assurant une «gestion rigoureuse des fonds publics.»

M. Bourdeau ajoute que «la structure de rémunération a été déterminée à partir d’une analyse comparative, réalisée par une firme indépendante, selon des postes similaires dans le secteur privé et les sociétés d’État.»

Alto a refusé de préciser les salaires et les bonis versés à ses hauts dirigeants, prétextant qu’il s’agit de renseignements personnels protégés par la loi.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

«Inacceptable»

«Dans un contexte de déficit chronique et de pressions sur les services publics, il est inacceptable que les hauts dirigeants d’une société d’État à peine opérationnelle s’octroient de telles rémunérations», peste Nicolas Gagnon, directeur de la Fédération canadienne des contribuables pour le Québec.

«Autoriser un boni pouvant aller jusqu’à 65% du salaire des dirigeants, alors que rien de concret n’a encore été livré, révèle un fossé de plus en plus évident entre les résultats attendus et les récompenses accordées», ajoute-t-il

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