Tesla retient les salaires des employés malades, dénonce un syndicat allemand

Le climat social à l'usine allemande du constructeur Tesla, près de Berlin, se dégrade du fait de pratiques de l'entreprise ciblant les salariés absents pour maladie, a dénoncé vendredi le syndicat IG Metall. 

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Tesla, dirigé par le multimilliardaire Elon Musk, remet souvent en question rétroactivement les certificats médicaux des employés, leur demandant de divulguer leurs diagnostics et de lever le secret médical, affirme le syndicat dans un communiqué.

Ensuite, le salaire est souvent retenu, sans égard aux seuils de saisie, et l'employeur met les salariés sous pression, invoquant des «dettes» dues à une prétendue «sur-rémunération», les incitant à signer une rupture conventionnelle sans laisser de délai de réflexion, est-il précisé.

Dans l'unique «giga-factory» européenne de Tesla, au sud de Berlin, où plus de 11 000 salariés travaillent, ceux affiliés à IG Metall «ont recours à la protection juridique (...) environ 21 fois plus souvent que la moyenne», rapporte le syndicat.

Ces recours sont «nombreux», selon un porte-parole d'IG Metall, qui n'a pas souhaité préciser le nombre.

Cité par le tabloïd Bild, la direction de Tesla parle d'une douzaine de cas par mois. «Parler ici d'une action massive est une déformation délibérée de la réalité», a dit l'entreprise qui n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Tesla doit «mettre immédiatement fin à cette pratique» jugée «peu sérieuse, inhumaine» et «contre-productive», selon Dirk Schulze, responsable régional d'IG Metall.

«On ne lutte pas contre un absentéisme élevé en mettant la pression sur les employés, mais en améliorant les conditions de travail», ajoute-t-il.

L'absentéisme a atteint dans l'usine jusqu'à 17%, incitant la direction de Tesla à rendre visite aux employés à leur domicile sans préavis.

Bien que cette démarche ait été mal perçue, la «patrouille maladie» a permis de réduire le taux des absents à 9%, a indiqué en décembre un responsable de Tesla en Allemagne, cité par Handelsblatt.

Ce climat de tension intervient alors que Tesla a perdu depuis janvier du terrain sur le marché automobile allemand, malgré la hausse des immatriculations de véhicules électriques.

Elon Musk est critiqué en Allemagne pour son soutien au parti d'extrême droite AfD lors des récentes législatives. Quatre voitures Tesla ont pris feu à Berlin dans la nuit de jeudi à vendredi, la police évoquant un possible «motif politique».