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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

Tentative d’évasion «digne d’un film» : deux ans de plus pour un prédateur sexuel

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Michael Nguyen | Journal de Montréal

2023-03-01T18:19:52Z
2023-03-01T18:23:49Z
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Un prédateur sexuel récidiviste qui avait tenté de s’évader du pénitencier en plein hiver, en élaborant un scénario hollywoodien a plutôt écopé d’engelures et de deux années d’incarcération supplémentaires.

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«Il avait noté les heures des rondes de gardes, et un système de cordage avec un grappin artisanal, en plus d’avoir créé un mannequin pour faire croire qu’il dormait dans sa cellule. C’était quasiment sorti d’un film», a expliqué Me Annabelle Sheppard de la Couronne, ce mercredi au palais de justice de Montréal dans le dossier de Michel Vautour.

  • Écoutez le segment judiciaire avec Nicole Gibeault diffusé chaque jour en direct 11 h 10 via QUB radio :

Vautour, qui s’appelait Cox avant de changer légalement de nom, avait commis sa tentative d’évasion en décembre 2021. C’est qu’à l’époque, il craignait d’écoper d’une peine «à durée indéterminée» pour avoir essayé d’enlever une ado de 16 ans en pleine rue, dans le quartier Outremont.

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Photos de la tentative d'évasion de Michel Vautour, alias Michel Cox, à La Macaza en décembre 2021.
Photos de la tentative d'évasion de Michel Vautour, alias Michel Cox, à La Macaza en décembre 2021. Courtoisie

Se faisant passer pour un policier, il a voulu la menotter et l’embarquer dans sa voiture, mais heureusement, la plaignante avait décelé le stratagème. Elle avait crié si fort que le prédateur sexuel avait pris la fuite.

  •  Écoutez le segment Tout savoir en 24 minutes avec Alexandre Moranville-Ouellet sur QUB radio : 

Plan élaboré

Or, ce n’était pas le premier crime du genre pour Vautour, qui avait déjà écopé de 18 ans de pénitencier en 2005 pour une série de crimes sexuels contre des femmes. À la suite d’expertises, la Couronne avait demandé de le déclarer délinquant dangereux avec une peine si sévère qu’elle revient pratiquement à enfermer la personne et jeter la clé.

Face à cette éventualité, Vautour avait élaboré son plan d’évasion. D’abord en fabriquant une corde de 35 pieds avec un filet de soccer, puis en y accrochant un grappin artisanal et un contrepoids.

Photos de la tentative d'évasion de Michel Vautour, alias Michel Cox, à La Macaza en décembre 2021.
Photos de la tentative d'évasion de Michel Vautour, alias Michel Cox, à La Macaza en décembre 2021. Courtoisie

«C’était pour passer les clôtures de sécurité», a expliqué Me Sheppard.

Après avoir préparé ses effets personnels, Vautour a fabriqué une silhouette de mannequin, qu’il a caché sous sa couverture pour faire croire qu’il dormait. Il s’est ensuite caché dans une zone restreinte aux détenus. Mais au bout de quelques heures, il était devenu clair que le plan ne fonctionnerait pas.

Frigorifié, le prédateur sexuel s’est rendu aux gardiens.

«Lors de cette tentative d’évasion, il s’est blessé à la rotule et il a eu des engelures», a dit la Couronne.

Envoyé au «maximum»

Une note, trouvée par la suite dans sa cellule démontrait de son côté que le prédateur sexuel avait tout prévu.

«Il faisait mention qu’une personne vous attendrait dans un restaurant, indique un rapport. Il vous était aussi conseillé de demeurer dans une ville spécifique pendant trois mois, puis dans une autre pendant six mois.»

Détenu au pénitencier à sécurité moyenne La Macaza, Vautour a ensuite été transféré dans un «maximum» sur la Côte-Nord.

«Il a collaboré avec les autorités», a fait savoir Me Cynthia Chénier de la défense.

À la suggestion des parties, Vautour a écopé de deux ans de pénitencier, qui s’ajoutent à la peine qu’il continue de purger pour ses crimes sexuels commis il y a presque deux décennies.

Parallèlement, il est toujours en attente de sa sentence pour la tentative d’enlèvement de l’adolescente, si bien qu’il est encore possible qu’il reste détenu jusqu’à sa mort.

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