Tennis | Masters 1000 de Rome: malgré la défaite, la progression de Gabriel Diallo a de quoi inspirer


Jessica Lapinski
Valérie Tétreault se souvient d'une discussion avec Gabriel Diallo, au printemps de 2023. Le Québécois était en voie de mettre le cap sur Paris et Roland-Garros. Le jeune joueur, qui n'en était alors qu'à ses débuts chez les professionnels, lui faisait remarquer qu'il n'avait encore que très peu joué sur terre battue.
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Ce qui n'était pas anormal: Diallo a surtout fait ses classes sur le circuit universitaire, où son tennis a fortement progressé à compter de la fin de l'adolescence, et non pas chez les juniors puis immédiatement chez les professionnels, où il aurait pu toucher à toutes les surfaces rapidement.
Deux années seulement ont passé et voilà que pour la deuxième fois cette saison, la raquette de 23 ans était dans le grand tableau d'une épreuve Masters 1000 disputée sur l'ocre.
Jeudi, au premier tour à Rome, le Montréalais est passé près de se défaire de l'Américain Marcos Giron, 31 ans et 45e au monde. Diallo avait toutes les raisons d'y croire après avoir remporté la première manche, mais il a craqué au mauvais moment.
Au final, le Québécois a baissé pavillon 3-6, 6-3 et 6-4, après avoir été brisé au neuvième jeu de la manche ultime.
Un accès direct au grand tableau
Diallo ne revivra donc pas sa belle épopée des deux semaines précédentes, à Madrid. Le géant de 6 pi 8 po avait dû passer par les qualifications, lui qui était alors 78e au monde. Il avait perdu au dernier tour, avant d'être repêché comme «lucky loser», après le forfait d'un adversaire.
La suite constitue l'une des belles histoires des derniers mois sur la planète tennis: Diallo a atteint les quarts de finale, son meilleur résultat à ce jour dans un Masters 1000, battant en chemin le 16e mondial, le Bulgare Grigor Dimitrov.
Ce parcours lui a permis de grimper au 54e rang du classement et d'accéder directement au tableau principal à Rome. Là encore, c'est une première dans sa carrière.
«Encore plus impressionnant»
La défaite in extremis de jeudi n'aura sans doute pas laissé un bon goût en bouche pour Diallo, mais elle s'ajoute à sa fulgurante progression, notamment sur cette terre battue si particulière.
«Le fait [qu'il ait peu joué sur cette surface], ça rend le tout encore plus impressionnant. Un quart de finale dans un Masters 1000, ce n'est pas rien!», soulignait la semaine dernière au Journal Valérie Tétreault, elle-même une ancienne joueuse devenue directrice de l'Omnium Banque Nationale de Montréal.
«Je trouve ça inspirant. Ça montre qu'il n'y a pas qu'une façon d'y arriver, évoque-t-elle en faisant référence à son parcours universitaire. Parfois, c'est quand on y croit, quand on y met les efforts, qu'on s'entoure bien et qu'on a une bonne tête sur les épaules que l'on peut progresser ainsi.»
D'autant plus que la terre battue, une surface lente, n'est pas celle qui avantage nécessairement le plus un puissant serveur et cogneur comme Diallo.
À cela s'ajoutent les déplacements, nombreux sur l'ocre, qui sont souvent plus périlleux pour un joueur de très grande taille.
«Je ne dirais pas qu'il dépasse les attentes en ce moment, car je ne sais pas qu'elles étaient ses attentes pour cette année, mentionne Tétreault. Mais une chose que je sais, c'est que ça montre une belle progression.»