Tennis: à 16 ans, une adolescente de Québec signe sa première victoire chez les professionnelles


Jessica Lapinski
Sa réaction très sobre – voire son absence de réaction – à la fin du match ne laissait en rien transparaître l’importance du moment dans la jeune carrière de Laurence Demers, mais il permettait de comprendre que l’athlète de Québec n’adhère pas à la fameuse expression «ce n’est pas comment, c’est combien».
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À 16 ans, la joueuse de tennis de Boischatel a signé mardi sa première victoire chez les professionnelles, sur l’un des courts du Club Avantage, où elle frappait ses premières balles de tennis, il y a 11 ans.
Le tout après avoir passé quatre longs mois loin des terrains, pour soigner une microfacture au dos, dans un tournoi Challenger W35, c’est-à-dire un tournoi assez relevé compte tenu de ses deux seuls matchs d’expérience chez les pros.
«J’étais contente de la victoire, mais j’étais un peu déçue de mon match», a expliqué la jeune raquette après avoir vaincu une compatriote canadienne, Mariya Dobreva, de trois ans son aînée et qui, comme Demers, ne possède pas encore de classement sur la WTA.

«Je n’ai pas joué mon meilleur tennis, mais au moins, j’ai fait ce qu’il fallait pour l’emporter», s’est-elle ensuite rassurée.
En fait, à la fin de la rencontre, Laurence Demers ne se rappelait plus qu’elle avait dû sauver une balle de match pour finalement venir à bout de sa rivale du jour au bris d’égalité de la manche ultime.
On comprend donc que l’adolescente est une perfectionniste, ce que confirme son papa, Philippe, et que les émotions prenaient beaucoup de place dans son esprit, comme elle jouait devant plusieurs membres de sa famille.
Seulement deux défaites chez les juniors
Espoir du tennis canadien, Laurence Demers montre une belle fiche de 15 victoires contre deux revers chez les juniors cette année. Elle a aussi remporté trois titres, dont un à Québec, dans un autre tournoi organisé par l’Académie Aliassime, en mai, avant de voir son élan être freiné par une blessure.
La surface rapide du Club Avantage, elle s’en souvenait donc bien, même si elle est désormais exilée à Montréal, au Centre national d’entraînement de Tennis Canada.
Dans le clan de l’ado, la joie de cette première victoire était beaucoup plus palpable. Le moment est grand dans une carrière, et Philippe Demers se réjouissait d’avoir pu voir sa fille le réaliser devant lui.
Tout comme il était heureux de la voir à la maison, où Laurence peut renouer avec sa chambre durant la semaine de l’événement.
«C’est plaisant de la voir performer à la maison, comme elle l’avait fait chez les juniors, a souri le papa. Ce sont ses premiers points WTA, alors on est pas mal fiers d’elle!»
L’attitude d’une pro
Ces premiers points WTA seront inscrits à côté de son nom lundi prochain, lors de la mise à jour du classement, mais Laurence Demers n’est pas trop pressée à l’idée de faire le grand saut.
En fait, la joueuse de Québec songe plutôt à opter pour la NCAA plutôt que de passer chez les pros rapidement.
Mais en attendant, une expérience comme celle qu’elle peut vivre cette semaine, pour le retour du tennis professionnel féminin dans sa ville natale après sept ans d’absence, est évidemment bénéfique.
«La balle vient plus vite [que chez les juniors]. Mais la différence, c’est vraiment sur le plan de l’attitude, a-t-elle noté. Les juniors, elles ont tendance à lâcher un peu plus vite, tandis que les pros, elles maintiennent leur niveau tout au long du match.»
«Et toi, Laurence, as-tu joué comme une pro, mardi?» l’a-t-on relancée.
«Il y a des choses qu’on ne peut pas contrôler, mais l’attitude, elle était là!» s’est-elle félicitée.