Tempête hivernale: impuissance et frustration à Montréal-Trudeau
Les conditions météorologiques ont empêché de nombreux voyageurs de rejoindre leur famille pour Noël

Laurent Lavoie
De nombreux voyageurs qui espéraient s’envoler ce vendredi pour célébrer Noël aux côtés de leurs proches ont plutôt été rongés par la frustration et l’impuissance, alors que plus d’une centaine de vols ont été annulés à l’aéroport Montréal-Trudeau en raison des intenses intempéries.
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« Avec la météo, je comprends que ce soit très difficile à gérer pour [les employés], mais ils savaient très bien que ça n’allait pas décoller, alors [pourquoi] faire attendre le monde comme ça ? » peste Rachel Carton, déplorant le manque d’organisation de sa compagnie aérienne.
Après que leur vol vers Calgary a été repoussé puis annulé jeudi soir, Mme Carton, sa fille de 7 ans, Chloé Da Pratto, et son conjoint Yanick Da Pratto ont dû dormir à l’hôtel, en ignorant quand ils allaient quitter le Québec.
Cette petite famille de Rawdon, dans Lanaudière, fait partie des multiples voyageurs rencontrés par Le Journal qui craignaient que leurs vacances soient bel et bien gâchées.
C’est principalement en raison du bourdonnement météorologique qui affecte les États-Unis et le Canada, que 153 vols, sur un total de 473 prévus, ont été annulés par les compagnies aériennes vendredi, a confirmé Aéroports de Montréal (ADM).
Frustration

Ainsi, nombre de voyageurs faisaient le pied de grue devant les larges panneaux lumineux présentant la liste des vols, dans l’espoir qu’aucune mention « Annulé » ou « Retardé » ne soit attribuée à leur destination.
Non loin de là, des citoyens entourés de valises attendaient patiemment leur sort, assis le long des baies vitrées de l’aéroport.

Alexandre Regnier, descendu de Québec, où il étudie, faisait partie du lot. Il avait hâte d’arriver dans sa famille, en France.
« On est pressé de rentrer et tout ça, [...] c’est frustrant, reconnaît-il. J’ai l’habitude de passer Noël avec mes grands-parents. Ça fait depuis fin août que je ne les ai pas vus, ça commence à faire. La copine, c’est pareil. »

Son de cloche semblable chez Luciano Bandeira, ce Brésilien qui était temporairement de passage à Montréal avant d’aller rejoindre sa fille dans l’Ouest canadien.
« Je vais probablement rater le jour de Noël avec elle. Ça m’affecte beaucoup. Il y a beaucoup de frustration », laisse-t-il tomber.
Garder le sourire
Malgré les circonstances, certains tenaient tout de même à garder le sourire... et à se mettre à leur aise.

Un groupe de jeunes adultes qui devait prendre le chemin d’Hawaï pour donner des formations de sauvetage océanique a carrément sorti un matelas gonflable pour agrémenter son attente.
« Ça fait deux ans qu’on ne part pas à cause de la COVID, et cette année, honnêtement, il n’y a rien qui nous arrête », résume Alexandra Désilets.
Épargnés
D’autres ont été plus chanceux. Des familles abordées par Le Journal, qui partaient pour le nord de l’Afrique ou encore pour l’Ouest canadien, se disaient soulagées d’être épargnées — pour le moment — par la tempête.
« On a regardé la météo, on savait que le froid s’en venait, alors on est partis plus tôt [de Cornwall, en Ontario], mentionne Ron Brennan, père de trois jeunes enfants. On est chanceux de pouvoir partir à temps et de n’avoir aucun problème. »
De son côté, l’ADM recommande aux voyageurs de vérifier les horaires de vol auprès de leur compagnie aérienne avant de se déplacer vers l’aéroport, peu importe les conditions en vigueur.
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