La pire tempête de verglas depuis 1998; plus d'un million de foyers sans électricité au Québec

Le verglas qui s’est abattu sur le Québec mercredi a causé d’énormes dégâts qui se sont répercutés sur le réseau d’Hydro-Québec. Plus d’un million de logements sont toujours sans électricité, jeudi matin, tandis que quelque 1000 employés de la société d’État sont sur le terrain.

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Selon le plus récent bilan d'Hydro-Québec à 11h02, 1 124 047 foyers n’ont toujours pas retrouvé l’électricité.Voyez le plus récent bilan détaillé en cliquant ici.

Il s'agit d'un record depuis la crise du verglas de 1998.

Sur Twitter, Hydro-Québec a rappelé que l’événement météo «n’est pas terminé» et que «de nouvelles pannes peuvent encore se déclencher».

«Il nous est difficile de fournir des délais de rétablissement précis. Nos équipes prennent connaissance des travaux à effectuer au fur et à mesure qu’ils progressent sur le terrain. [...] Nous sommes confiants de pouvoir rétablir le courant pour une partie de la clientèle impactée aujourd’hui. Malheureusement, il faut déjà prévoir que certains clients seront encore privés de courant vendredi et ce week-end», a précisé la société d’État.

Les conditions météorologiques forcent la fermeture de nombreuses écoles dans la province. Consultez la liste complète ici.

Le tiers des abonnés rebranchés d’ici 24 heures

En conférence de presse jeudi matin, le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, a indiqué que 557 équipes étaient sur le terrain pour tenter de rétablir le courant et qu’Hydro-Québec prévoit de réabonner le tiers de ses clients d’ici 24 heures.

Des renforts vont venir prêter main-forte aux équipes d’Hydro-Québec qui sont déjà à pied d’œuvre sur le terrain pour réparer les nombreuses pannes d’électricité, dont la plupart ont été enregistrées dans les secteurs du Grand Montréal et de l’Outaouais.

Il s’agit de la pire tempête de verglas depuis la catastrophe de 1998 qui a apporté dans son sillage entre 15 et 30 mm de verglas sur plusieurs secteurs du sud-ouest du Québec. Plusieurs arbres arrachés encombrent le réseau routier, notamment à Montréal.

Le réseau routier a aussi largement écopé, le ministère des Transports (MTQ) ayant été forcé de fermer complètement le pont Victoria en raison de verglas. L’autoroute 730, à Saint-Constant, a aussi été fermée en soirée à la suite du renversement d’un camion de 53 pieds qui a complètement entravé les voies, sans faire de blessé.

Plusieurs autres fermetures et incidents ont été signalés tout au long de la journée par le MTQ. La Sûreté du Québec n’a cependant fait état d’aucun accident grave.

«C’est certainement un gros événement», a reconnu sans détour Dominic Morin, porte-parole pour Environnement Canada, en soulignant que les quantités de verglas reçus sont impressionnantes.

Du côté de l’aéroport Montréal-Trudeau, un vol sur six a dû être annulé et un vol sur quatre affichait du retard, selon le site spécialisé Flightaware.

L’Outaouais dans le noir

Toute proportion gardée, c’est cependant l’Outaouais qui a, de loin, le plus souffert de la tempête. Celle-ci a laissé près de 30 mm de verglas à Ottawa et Gatineau, a souligné Dominic Morin.

Cette accumulation colossale de glace a privé d’électricité plus de 130 000 familles, un nombre qui avait été ramené à 125 000 en milieu de soirée, soit 55 % des clients de la région.

En soirée, 96 % de la MRC des Collines-de-l’Outaouais, qui ceinture Gatineau, était dans le noir, selon la police régionale.

«Notre centrale d’appels d’urgence reçoit présentement un haut volume d’appels concernant des arbres ou des branches tombées sur la voie publique. Nous vous invitons donc à aussi limiter vos appels au 911 à moins d’une urgence seulement», a mentionné la police de la MRC des Collines-de-l’Outaouais.

La municipalité de Cantley, notamment, a dû se résoudre à ouvrir son centre communautaire aux citoyens pour leur permettre d’aller recharger leurs appareils électroniques, prendre une douche ou tout simplement se réchauffer.

De l’autre côté de la rivière des Outaouais, Ottawa devait composer avec environ 64 000 pannes en début de soirée.

Le verglas a aussi eu raison du train léger sur rail qui circule sur la ligne Confédération à Ottawa, le privant d’énergie. Des passagers ont dû être évacués par les services d’urgence.

L’une des pires tempête depuis 1998

Pour rétablir la situation, Hydro-Québec a déployé plus de 500 travailleurs sur le terrain.

«Comme l'événement météo est toujours en cours, d'autres pannes pourraient survenir et la situation peut encore évoluer sur le terrain. Il n'est donc malheureusement pas possible de donner de délai de rétablissement précis pour chaque lieu», a affirmé la société d’État.

Signe du grand nombre de pannes, la carte interactive des pannes, utilisées pour avoir une idée du délai de rétablissement chez soi, ne fonctionnait pas en après-midi.

La tempête de mercredi avait été comparée, avant son arrivée, à celle qui avait déferlé sur le Québec en avril 2019, privant d’électricité environ 400 000 ménages, principalement sur la Rive-Nord de Montréal.

«On n’est pas dans la même situation. Il avait neigé après la tempête en 2019, ce qui avait compliqué le rétablissement», a toutefois pointé Dominic Morin en rappelant que celle de cette année sera suivie d’une journée chaude qui fera fondre la glace, jeudi.

En termes du nombre d’abonnés privé d’électricité, la tempête de mercredi peut se comparer à l’épisode de vent violent qui avait plongé dans le noir 980 000 foyers à l’automne 2019. Les dégâts avaient alors été qualifiés par le premier ministre François Legault de «pire situation depuis la crise du verglas de 1998».

Malgré les déboires causés par la tempête, les habitants du sud-ouest peuvent se consoler en se disant qu’il s’agit vraisemblablement de la dernière tempête hivernale avant l’arrivée du printemps, qui devrait s’installer pour de bon dimanche selon les prévisions d’Environnement Canada