Taxer la revente des voitures usagées n’a pas de sens, dit Éric Duhaime

Gabriel Côté
DONNACONA | Les conservateurs proposent de cesser de taxer la revente de tous les biens usagés, les voitures y compris, une mesure qui privera l’État de 350 M$, selon leurs estimations.
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Le chef conservateur a toutefois convenu que ses estimations sont imprécises et qu’elles s’appuient principalement sur les données concernant la revente de véhicules d’occasion.
«Il a fallu faire un scénario, mais on n’a pas les chiffres exacts. Le gouvernement ne peut pas nous dire exactement combien d’argent est entré par rapport aux biens usagés. Il y a des boutiques qui vendent des biens usagés et des biens neufs», a-t-il expliqué devant un concessionnaire automobile dans la circonscription de Portneuf.
Éric Duhaime a également fait valoir que la taxation des biens usagés affecterait davantage les plus démunis. Il juge cette pratique injuste puisqu’elle revient à taxer plusieurs fois un même bien de consommation.
«Le gouvernement a juste à se tasser et à laisser les gens vivre!» a-t-il lancé.
Cette mesure permettrait aussi de prolonger la durée de vie utile de plusieurs biens de consommation, selon le chef conservateur, ce qui aurait pour effet de diminuer les impacts de la fabrication de ces produits sur l’environnement.
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Plafonnement des dépenses : Duhaime veut une loi la plus contraignante possible
Malgré les critiques d’un économiste qui trouvait trop rigide la proposition des conservateurs d’obliger le gouvernement à trouver un dollar d’épargne pour chaque dollar dépensé, Éric Duhaime persiste et signe: il voudrait que cette loi soit la plus contraignante possible.
Inquiet de l’impact que pourrait avoir la hausse des taux d’intérêt sur les finances du gouvernement, le chef conservateur a expliqué qu’il consacrerait d’éventuels surplus budgétaires au remboursement de la dette et à des versements au Fonds des générations.
Jeudi, un économiste critiquait la loi sur le plafonnement des dépenses proposée par Éric Duhaime, jugeant celle-ci trop contraignante. Il faisait précisément valoir que ces lois, dans les contextes économiques favorables, ne permettent pas assez de flexibilité au gouvernement en l’empêchant de faire certains investissements.
Interrogé à ce sujet vendredi en marge d’une annonce à Donnacona, Éric Duhaime a exprimé que «si on passe une loi comme celle-là, c’est justement pour que les politiciens ne puissent pas tripoter les finances publiques et s’assurer de balancer des trucs.»
«Plus on va faire d’exceptions, plus il y a d’abus possibles. Le but c’est de faire en sorte que ce soit le plus contraignant possible pour la classe politique», a-t-il ajouté.
Et même si le gouvernement ne respectait pas sa propre loi pour une raison ou pour une autre, une telle mesure aurait tout de même sa pertinence, croit Éric Duhaime.
«Le gouvernement est obligé d’avouer qu’il ne respecte pas la loi, les citoyens peuvent réaliser qu’ils n’ont pas respecté la loi, et les politiciens sont obligés d’expliquer pourquoi ils ne respectent pas la loi. Ça apporte un éclairage intéressant et ça permet aux contribuables, aux citoyens et aux électeurs d’avoir davantage l’heure juste», a-t-il conclu.
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