Taxe carbone sur l’essence: les Québécois n’en veulent plus

Geneviève Lajoie
Au diable l’environnement. Inquiets pour leur portefeuille, les citoyens réclament la fin de la tarification du carbone au Québec, qui gonfle le prix de l’essence à la pompe.
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En ces temps de vache maigre, les Québécois ne veulent plus être les dindons de la farce et être les seuls au pays à payer plus cher leur carburant, révèle un sondage Léger-Le Journal-TVA.
Une majorité de gens (56%) demandent au gouvernement Legault de mettre la hache dans son système de tarification du carbone, qui augmente d’environ 10 cents le litre la facture d’essence dans la province.


La population invite donc la CAQ à suivre la voie tracée par le nouveau premier ministre canadien, Mark Carney, qui s’est débarrassé de l’impopulaire taxe carbone fédérale sur le prix à la pompe pour les consommateurs.
Non seulement les habitants de la majorité des autres provinces ont vu instantanément leur facture de carburant diminuer, mais ils ont aussi reçu un chèque oscillant entre 220$ et 456$ en guise de redevance. Mais pas les citoyens du Québec, qui continue d’imposer une taxe verte aux automobilistes.
Penser en fonction de son portefeuille
Le sondeur Sébastien Dallaire souligne qu’en période d’incertitude économique et financière, la population est moins encline à faire des sacrifices pour l’environnement. «Ce n’est pas la priorité, analyse-t-il. Les Québécois, en ce moment, pensent beaucoup en fonction de leurs finances, en fonction de leur portefeuille.»
Et ce désir d’éliminer la taxe carbone est partagé par les sympathisants de presque tous les courants politiques, les urbains comme les habitants des régions.
Les conservateurs en tête, mais aussi les libéraux, les caquistes et les péquistes, dans une moindre mesure, ne veulent plus payer plus cher leur essence en raison de ce système mis en place pour lutter contre les changements climatiques. Seuls les partisans de Québec solidaire font bande à part.
Conducteurs de véhicules verts
Les Québécois qui utilisent régulièrement une voiture sont évidemment plus farouchement opposés à une taxe carbone sur le prix à la pompe. Notons toutefois qu’il n’est pas possible de savoir quelle proportion représentent les conducteurs d’autos électriques ou de véhicules à essence parmi les répondants.
Mais les citoyens qui ont complètement tourné le dos au pétrole raffiné ne sont pas si nombreux.
Si elles sont en forte croissance au Québec, les voitures électriques ne représentent encore que 7% du parc automobile, selon des données datant de l’automne dernier.
Un chiffre qui est toutefois appelé à augmenter puisqu’en 2024, pas moins de 3,5 véhicules neufs sur dix vendus ici étaient électriques. Mais la fin annoncée des subventions pour l’achat de bolides verts en 2027 pourrait à nouveau ralentir la demande.
Fait à noter, même les adeptes des autres moyens de transport ne sont pas de fervents partisans de la taxe carbone sur l’essence. Une part importante (40%) des citoyens qui ne font pas un usage régulier de la voiture sont tout de même favorables à sa disparition.