Taux directeur: la Banque du Canada opte de nouveau pour le statu quo
Agence QMI
La Banque du Canada a opté pour le statu quo, mercredi, en décidant de maintenir son taux directeur à 2,75% pour la troisième fois consécutive.
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La Banque du Canada (BdC) a expliqué avoir maintenu son taux directeur, car elle estime que «les menaces de nouveaux droits de douane sectoriels persistent et les mesures commerciales américaines restent imprévisibles».
«Bien que certains éléments de la politique de commerce extérieur des États-Unis aient commencé à se concrétiser au cours des dernières semaines, les négociations sont en constante évolution», peut-on lire dans un communiqué.
La BdC a indiqué qu’au Canada, les droits de douane américains «perturbent le commerce», mais que dans l’ensemble, «l’économie montre une certaine résilience jusqu’à présent».
«La croissance des dépenses des entreprises et des ménages est freinée par l’incertitude. Il y a eu un affaiblissement des conditions du marché du travail dans les secteurs touchés par le commerce extérieur, mais l’emploi s’est maintenu dans le reste de l’économie.»
Lors d’un point presse, mercredi, le gouverneur de la BdC, Tiff Macklem, a dit espérer «qu'un accord sera conclu entre le Canada et les États-Unis». «Espérons que ce sera un bon accord», a-t-il ajouté.
Plusieurs scénarios possibles
La BdC dit s’être basée sur plusieurs scénarios possibles pour décider de laisser son taux inchangé.
Dans le premier, les droits de douane sont maintenus et «des capacités excédentaires persistent au sein de l’économie en 2026, puis diminuent à mesure que la croissance augmente pour s’établir près de 2% en 2027». Dans ce scénario, l’inflation reste près de 2%.
Dans le scénario de désescalade, la croissance économique «rebondit plus rapidement», alors que dans le scénario d’escalade, l’économie «se contracte jusqu’à la fin de cette année». Des droits de douane moins élevés atténueraient les pressions à la hausse directes sur l’inflation et des droits de douane plus élevés intensifieraient ces pressions.
«Les décideurs canadiens hésitent à réduire les taux en raison des préoccupations persistantes concernant les effets des tarifs sur les prix à la consommation et la résilience de l’économie. Cela dit, M. Macklem a reconnu qu’il existe des raisons de croire que la récente hausse de l’inflation s’estompera graduellement», a analysé Tiago Figueiredo, stratège macro chez Desjardins, par communiqué.
«Il semble que la Banque du Canada se prépare à un retour à l’assouplissement monétaire plus tard cette année. Deux des trois scénarios présentés aujourd’hui penchent en faveur de nouvelles baisses», a -t-il ajouté.
Possible baisse du taux
Le Conseil de direction de la BdC a indiqué qu’il «[procédait] avec prudence» et restait attentif face aux incertitudes auxquels fait face l’économie du pays. «Si l’affaiblissement de l’économie fait peser des pressions à la baisse supplémentaires sur l’inflation et que les pressions à la hausse sur les prix dues aux perturbations commerciales sont contenues, une réduction du taux directeur pourrait être nécessaire.»
Pour les économistes de Desjardins, la BdC pourrait encore «prévoir trois baisses de taux cette année», dont une première réduction de 25 points de base en septembre.
La prochaine mise à jour du taux directeur aura lieu le 17 septembre.