Tarifs douaniers évités pour l’instant: «C’est une victoire quand même» pour Trudeau, selon Philippe-Vincent Foisy
TVA Nouvelles
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, est parvenu lundi à éviter pour 30 jours les tarifs douaniers américains de 25%, ce qui constitue une victoire pour lui, selon l’analyste Philippe-Vincent Foisy, bien qu’elle soit temporaire.
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En échange d’ajouts d’une valeur de 200 millions de dollars à son plan pour sécuriser la frontière, le président américain a accepté de reporter d’un mois les tarifs douaniers qu’il comptait appliquer à partir du 4 février.
«C’est une victoire quand même, affirme l’analyste politique. Il va falloir lui donner, on l’a tellement critiqué au cours des six derniers mois [...] mais à un moment donné il faut aussi reconnaître que ce qu’il a fait en coulisses, ça a porté fruit.»
«Il ne s’est pas croisé les bras et n’a pas non plus fait une tournée de victoire hier, ajoute-t-il. Il n’a pas été baveux et arrogant. Il a trouvé le bon ton, les bonnes annonces et les bonnes cordes sur lesquelles tirer.»
M. Foisy est d’avis que les circonstances ont joué en la faveur du premier ministre canadien.
«Je pense que Donald Trump voulait être capable de faire une annonce, donc c’est sûr que ça a aidé, estime-t-il. Les marchés financiers y ont joué pour beaucoup aussi, quand on a vu hier les bourses commencer dans le rouge.»
L’analyste politique demeure, comme la quasi-totalité des observateurs, dans un flou total concernant la suite des négociations avec le président américain.
«Est-ce qu’on pourrait "Make North America Great Again"? demande-t-il. On a un traité de libre-échange signé. J’entendais dans le bureau ovale hier dire que ce n’était pas de bons accords. Il y a une absurdité dans ce qui est fait.»
«Hier, il s’est un peu ridiculisé. Il dit qu’il va faire des tarifs, toute son équipe coule et qu’il n’y en ait pas avant le mois de mars au minimum, ensuite lui il fait les tarifs, pour finalement les reporter au mois de mars.»
Dans tous les cas, Philippe-Vincent Foisy croit que le Canada devra revoir ses échanges commerciaux pour qu’une telle situation de vulnérabilité ne se reproduise pas.
«Hier, on a retenu notre souffle toute la journée, on a poussé un soupir de soulagement et là on a envie d’hyperventiler, mais si on veut donner un second souffle à notre économie, il va falloir prendre notre gaz égal, parce que là, de l’oxygène, on en a besoin», dit-il.
Voyez l’analyse complète de Philippe-Vincent Foisy dans la vidéo ci-dessus