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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Tarifs douaniers: l’annulation massive de commandes canadiennes a fait paniquer des agriculteurs américains

Un distributeur québécois de fruits et légumes a annulé des millions de dollars en achats aux États-Unis lundi matin

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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2025-02-04T01:28:29Z
2025-02-04T02:31:43Z
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L’annulation massive de commandes canadiennes de fruits et légumes dans la foulée de la crainte de voir des tarifs douaniers être imposés a causé un vent de panique chez les agriculteurs américains lundi, selon un distributeur québécois.

«On a dit: "Écoutez, on ne peut pas faire affaire avec vous"», raconte au Journal Mike Bono, PDG de Services alimentaires Can-Am, qui fournit de nombreux restaurants et hôtels en nourriture.

Lundi matin, il a contacté les agriculteurs américains chez qui il commande habituellement ses melons, ses agrumes et ses laitues pour leur signifier qu’il annulait ses achats des prochaines semaines, représentant plusieurs millions de dollars, «comme tout bon Canadien», explique-t-il.

Les tarifs douaniers de 25% annoncés par Ottawa en réponse à ceux de Trump et la volonté de nombreux Canadiens de boycotter les produits américains ont rendu cette décision évidente pour lui.

«Ils ne l’ont pas pris»

«On savait que nos clients allaient nous demander n’importe quoi sauf des produits venant des États-Unis», fait valoir M. Bono.

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Selon ce dernier, pas moins du quart de la production des cultivateurs américains chez qui il achète est normalement exporté vers le Canada.

«Ce n’est pas une joke! Quand on a parlé avec les Américains, ils ne l’ont pas pris. Ils n’étaient pas contents de cette décision [de Trump] et ils nous l’ont dit.»

Selon M. Bono, les lobbys ont ensuite travaillé en coulisses dans la journée, si bien qu’il a été informé par les Américains d’un possible sursis de 30 jours avant même qu’il soit annoncé par le premier ministre Justin Trudeau en fin d’après-midi.

«Eux, ils se lèvent le matin et ils ont des produits périssables qui doivent se vendre. Soit ils doivent les jeter, mettre du monde à pied ou laisser leur marché plonger parce qu’ils doivent donner leur stock», poursuit-il.

«30 jours d’insécurité»

Même si la décision est sur la glace, Can-Am continue à travailler «comme s’il y avait des tarifs», indique son PDG.

Photo MARTIN ALARIE
Photo MARTIN ALARIE

«Ça va être un 30 jours d’insécurité. Ils ont créé de l’insécurité et de l’incertitude. C’est ça qu’on a senti.»

L’incertitude persistante n’est pas bonne pour les agriculteurs américains, selon lui, car, pendant ce temps, les Canadiens essaient d’autres marchés.

«Le monde ne les regardera plus comme des voisins ou un allié avec lui [Trump] au gouvernement. C’est sûr que ça ouvre des portes à d’autres pays. Ils vont en perdre une partie [de notre marché] c’est sûr.»

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