Tarifs de Trump: «Il faut arrêter d’essayer de comprendre»
Agence QMI
L’argument de la crise du fentanyl, utilisé par Donald Trump pour justifier l’augmentation de 10% des tarifs sur les produits canadiens, est plus que jamais un non-sens, soutiennent les chroniqueurs Yasmine Abdelfadel et Rodolphe Husny.
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«Il faut arrêter d’essayer de comprendre, pour notre propre santé mentale, les raisons qui font et qui poussent Donald Trump pour la question tarifaire. Parce qu’avant-hier, c’était la reconnaissance de la Palestine; aujourd’hui, c’est devenu le fentanyl et les contre-tarifs. Il n’y a pas de logique rationnelle. On essaie toujours de trouver de la rationalité, mais on n’est plus dans le rationnel», a lancé Yasmine Abdelfadel lors du segment «Ça fait débat!», à LCN.
«Monsieur Trump fait un jeu psychologique: il veut qu’on capitule, il veut qu’on se mette à genoux dans la table de négociation, et force est de constater qu’il n’aime pas le fait que l’on résiste. Il n’est pas habitué à ce qu’on lui résiste», a-t-elle ajouté.
Pour Rodolphe Husny, ce qui est également incompréhensible, c’est le «deux poids, deux mesures» de Trump avec le Mexique et le Canada.
«On dirait que le Mexique actuellement a de meilleures conditions ou en tout cas un meilleur accès. Si on compare les deux frontières, la frontière canado-américaine et la frontière entre le Mexique et les États-Unis, on n’est pas du tout dans les mêmes chiffres, que ce soit pour le fentanyl, que ce soit pour l’immigration ou autre», soutient le chroniqueur.
Cette situation est difficile à comprendre puisque Donald Trump a maintes fois critiqué les groupes criminalisés mexicains.
«Normalement, c’est le Canada, le meilleur allié des États-Unis, ce n’est pas le Mexique. Mais dans ce cas-ci, ou en tout cas avec monsieur Trump, on dirait qu’il a une meilleure relation avec la présidente mexicaine qu’avec le premier ministre canadien», exprime Rodolphe Husny.
De son côté, Yasmine Abdelfadel ne croit pas du tout que les contre-tarifs du Canada expliquent l’attitude de Trump face au Canada.
«Je pense simplement qu’il y a la question de l’annexion [...] notre réaction qui a été très viscérale tant d’un point de vue politique que d’un point de vue de la population face à ses lubies d’annexion. Que ça ne soit plus aujourd’hui à l’ordre du jour est venu titiller quelque chose chez Donald Trump», affirme-t-elle.
«Il y a un rejet des États-Unis. Ça ne doit pas être non plus étranger au fait que les Canadiens continuent de boycotter, même dans les voyages, les Américains. Ça se ressent dans l’industrie touristique [...] Et ça, c’est le fait qu’on demeure très ferme là-dessus. Ce n’est pas quelque chose [auquel] il est habitué», estime la chroniqueuse.
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