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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Suspension immédiate des activités des journaux Métro

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Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2023-08-11T21:03:29Z
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Métro Média a annoncé vendredi en fin de journée la suspension de toutes ses publications, incluant ses 16 journaux locaux et le journal Métro, distribué dans les transports en commun de Montréal.

• À lire aussi: Crise des médias: Québecor réclame la gratuité à l’Assemblée nationale

«Le temps était mon pire ennemi et ce que je craignais est malheureusement arrivé, mais de manière brusque et soudaine», a indiqué le président-directeur général de Métro Média, Andrew Mulé, dans une note interne envoyée à ses employés vendredi à 16h30. 

Toutes les activités numériques et imprimées des journaux locaux de Métro Média et du journal Métro sont donc suspendues immédiatement. 

«C’est comme une bombe atomique qui tombe sur les journaux locaux à Montréal et à Québec», illustre le professeur de journalisme à l’École des médias de l’UQAM Jean-Hugues Roy. 

En tout, le couperet est tombé sur 11 journaux à Montréal et 5 dans la Capitale-Nationale.

«C’est une triste nouvelle. On pense à tous ceux qui y travaillent», indique Éric-Pierre Champagne, vice-président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ)

  • Écoutez le commentaire de Nic Payne, analyste politique via QUB radio :

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Financement difficile

Malgré tous les efforts et investissements consacrés dans l’avenir du groupe médiatique, Andrew Mulé affirme avoir été « forcé » de prendre cette décision difficile.

«Nous sommes après tout une petite entreprise sans financement, et la fin prématurée de nos médias imprimés a fait que nous n’avions aucun moyen de financer rapidement notre avenir sans un investissement important», a indiqué le patron de Métro Média. 

À Montréal, le règlement municipal sur la distribution d’articles publicitaires, dont les journaux, est entré en vigueur en mai dernier.

«Les médias ont connu des moments difficiles au cours des dernières années, mais Metro a reçu un coup particulièrement dévastateur lorsque [la mairesse de Montréal] a annoncé la fin de notre mode de distribution, le Publi-Sac», a-t-il souligné.

Selon le professeur de journalisme à l’École des médias de l’UQAM Jean-Hugues Roy, cette suspension démontre que «l’information qui se greffe à la publicité, ça ne marche plus». 

«Ce n’est plus seulement la publicité qui fait vivre l’information. Il faut aussi que ça vienne du public grâce à des abonnements ou des redevances de Meta et de Google», explique M. Roy.

«Si la recette pour financer un média était si facile, tout le monde l’appliquerait», nuance toutefois M. Champagne.

Blocage de Meta

Dans sa note, Andrew Mulé a indiqué que le blocage des nouvelles par «Facebook n’a certainement pas aidé notre cause au cours du mois dernier».

Le géant Meta avait en effet annoncé qu’il allait bloquer les nouvelles sur ses plateformes Facebook et Instagram au Canada, enlevant une grande part de revenus aux médias. 

Cette initiative, mise en place progressivement dès le 1er août, était une réaction à la Loi sur les nouvelles en ligne, ou C-18, adoptée par Ottawa et qui oblige les géants du web, comme Meta et Google, à partager une part des revenus obtenus avec le contenu journalistique qui est partagé sur leurs plateformes. 

Avec l’Agence QMI et TVA Nouvelles

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