Crise des médias: Québecor réclame la gratuité à l’Assemblée nationale

Patrick Bellerose
Québecor cesse dès maintenant de payer le loyer pour ses journalistes à l’Assemblée nationale et réclame la gratuité pour tous les membres de la Tribune de la presse afin de faire face à la crise des revenus publicitaires qui affecte les médias.
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Le conglomérat médiatique a fait parvenir une lettre au secrétaire général de l’Assemblée nationale pour l’aviser qu’il suspend le paiement pour ses locaux situés dans l’édifice André-Laurendeau, tout juste derrière le parlement, où les médias nationaux ont leurs installations.
«Le loyer exigé par votre direction, s’élevant à 8448,42 $ par mois, dépassant ainsi le seuil des 100 000$ par année, et ce, sans compter les taxes applicables, va à l’encontre des principes d’accès et nuit à la vie démocratique», écrit le vice-président, Affaires institutionnelles, de Québecor, Jad Barsoum.
Il faut savoir que l’accès quotidien pour les journalistes au parlement est lié au loyer payé par les entreprises médiatiques.
M. Barsoum poursuit en demandant de transmettre le dossier au Bureau de l’Assemblée nationale (BAN), soit l’instance politique qui réunit les principaux partis politiques.
La présidente de l’Assemblée nationale, Nathalie Roy, et le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, sont également interpellés par la missive.
Les élus à Québec devront donc se prononcer sur la possibilité d’offrir gratuitement l’utilisation des loyers aux entreprises médiatiques.
Crise des médias
Les médias font face à une crise des revenus publicitaires depuis une vingtaine d’années, avec la montée du web 2.0. Les principaux géants du web, les GAFAM, s’accaparent désormais plus de 80% des revenus publicitaires au pays.
«Au cours des derniers mois seulement, Québecor a dû procéder à la suppression de 240 postes. Bell Média a, quant à elle, aussi supprimé un millier de postes et six stations de radio. Postmedia a mis à pied 11% de son personnel des salles de rédaction», rappelle Jad Barsoum dans sa lettre à l’Assemblée nationale.
Et la situation pourrait se détériorer maintenant que la maison-mère de Facebook, Meta, a mis à exécution sa menace de bannir les liens vers les sites web d’information, en réaction au projet de loi C-18. Adopté ce printemps à Ottawa, celui-ci prévoit que les GAFAM devront compenser les médias pour l’utilisation de leur contenu sur leurs plateformes.
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