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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Surprenant, mais logique

À 23 ans seulement, Nick Suzuki devra vivre avec la pression, celle d’un imposant contrat de 63 M$ et celle qui vient avec le titre de capitaine du Canadien.
À 23 ans seulement, Nick Suzuki devra vivre avec la pression, celle d’un imposant contrat de 63 M$ et celle qui vient avec le titre de capitaine du Canadien. Photo Martin Chevalier
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Photo portrait de Marc de Foy

Marc de Foy

2022-09-13T09:00:00Z
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La décision du Canadien de confier le rôle de capitaine à Nick Suzuki me surprend un peu. J’aurais pensé que les décideurs du secteur hockey auraient attendu que Suzuki écoule la première saison de son nouveau contrat avant de procéder à sa nomination.

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La pression sera lourde sur ses épaules. Il ne lui sera pas toujours facile d’expliquer les insuccès d’une équipe qui est en processus de reconstruction cet hiver. 

Et la saison prochaine aussi, et de même peut-être dans deux ans.

Bon, je ne vais pas plus loin.

C’est mon souhait sincère que le Tricolore renoue avec le succès le plus vite possible. Mais il faut être réaliste. L’organisation est engagée dans un plan à long terme.

La sélection de Suzuki s’inscrit tout de même dans l’ordre des choses. Le Canadien entreprend un nouveau chapitre de son histoire. Il recommence à neuf. Alors, qui de mieux qu’une jeune figure pour prendre le flambeau en cette ère nouvelle.

Suzuki a du talent. À 23 ans, il va continuer de s’améliorer. 

L’exemple de Gainey

Le jeune homme a une bonne tête et une belle personnalité. Il a passé l’été à Montréal, ce qui témoigne de son appréciation pour la ville où il gagne sa vie.

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Les jeunes amateurs l’adorent.

L’entendra-t-on nous parler en français couramment un jour ?

Ce serait bien. Il suit des cours. 

Laissons-lui du temps.

Il devrait discuter de la question avec Bob Gainey. L’ancien capitaine du CH lui dirait que parce qu’il fait carrière à Montréal, il devrait pouvoir converser dans la langue de la majorité.

Non seulement par respect pour ceux qui paient son salaire et qui applaudissent ses performances, mais aussi pour pouvoir échanger avec eux au lieu de leur faire simplement un sourire insignifiant dans des activités publiques.

C’est de cette façon que Gainey m’avait expliqué les raisons pour lesquelles il s’était mis au français.

C’est ce qu’on appelle avoir une conscience sociale.

Gallagher demeure un modèle

En assistant à la première rencontre médiatique de Suzuki à titre de capitaine, je n’ai pu faire autrement que porter mon regard sur Brendan Gallagher qui se tenait derrière lui. Comme un prince derrière son nouveau roi.

Il y a quelques années, Gallagher était perçu comme le successeur de Shea Weber. Mais quelque chose s’est cassé chez lui.

Les dures batailles qu’il a livrées devant le filet, dans les coins de patinoire et le long des rampes l’ont usé.

C’est dommage pour lui, car s’il était un joueur qui aurait pu être capitaine dans le temps, c’était bien lui.

Il a sans doute ruminé la question un bout de temps en apprenant que Suzuki lui serait préféré. Mais en bon joueur d’équipe qu’il est, il s’est rallié à la décision de ses supérieurs.

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De toute façon, le respect de ses coéquipiers lui demeure acquis. Il reste un modèle pour eux. Il va continuer à donner tout ce qu’il a.

Mais avec cinq ans à faire à son contrat, on peut penser qu’il pourrait se retrouver dans la même position que Carey Price et Weber au cours des prochaines années. Devant son téléviseur, les pieds sur le pouf.

Le dernier survivant

Cet épisode de la vie trépidante du Canadien est un rappel que les choses peuvent changer vite dans le sport.

Lorsque P.K. Subban a été échangé aux Predators de Nashville il y a six ans déjà (!), Max Pacioretty, Jeff Petry, Alexander Radulov, Price, Weber et Gallagher formaient le noyau dur du Canadien.

Andrei Markov et Tomas Plekanec avaient encore leur utilité, mais ils étaient au crépuscule de leur carrière.

Aujourd’hui, il est acquis que Price et Weber ont disputé leur dernier match.

Pacioretty et Petry sont partis via des transactions. Il en a été de même pour Plekanec, qui est revenu faire un dernier tour de piste à Montréal.

À bientôt 40 ans, Plekanec poursuit sa carrière en Tchéquie aux côtés de son bon ami Jaromir Jagr, qui en a 50 !

Markov est retourné jouer en Russie pendant trois ans, ce que son compatriote Radulov fait à son tour cette saison.

Ne reste plus que Gallagher. 

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