Reconnaissant envers la médecine, Claude Dubois donne des nouvelles de sa santé
Michèle Lemieux
Claude Dubois semble dans une forme remarquable. Après avoir eu un cancer qui aurait pu lui être fatal il y a quelques années, l’auteur-compositeur-interprète poursuit sa carrière avec passion. Reconnaissant envers la médecine, qui lui a permis de surmonter la maladie, il sera parmi les artistes invités le 23 juin lors de la Fête nationale sur les Plaines.
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Claude, vous n’en êtes pas à votre première fête nationale...
Je ne les compte pas, mais je me suis demandé si j’avais participé à la première fête nationale à Québec. Ce qui est redoutable, c'est que, en raison de mon «jeune âge», j’ai vécu beaucoup de fêtes nationales! (rires) Je me rappelle même qu’étant jeune adolescent, ça brassait. En ce moment, la fête nationale prend la dimension de la sauvegarde du parler québécois. C'est notre français à nous. Il faut être fier du français qu'on parle ici. Même en France, ils sont admiratifs des mots que nous avons conservés. S’il y a un jour dans l'année où on se doit d’être fiers d'être québécois, c'est lors de la fête nationale. Quand on dit que Montréal perd sa langue... Il ne faudrait pas attendre que tout le Québec l'ait perdue. Quand on vous parle en anglais, avant de répondre en anglais, faites-le en français. Vous avez le droit de parler français. Vous êtes chez vous!
On pourra entendre quelques-uns de vos grands succès, je présume...
Oui, mais c’est humble. Ce n'est pas un récital, c'est une participation, et c'est un plaisir. C’est une fête.
Y a-t-il autre chose qui vous occupera cet été?
Je suis en tournée depuis 10 ans. Mon agente, Nathalie Charest, s'occupe de me convaincre de continuer. Et le public est là. Dix ans de tournée! Et les salles sont pleines partout. C'est fou, non?
Il faut dire que vous faites partie des monuments, au Québec...
Il y a aussi que je mets le paquet sur l'interprétation. Tout le monde me demande si je compte faire un nouveau disque. J’ai 300 tounes d'écrites, je suis correct pour le moment. (sourire) Je ne dis pas que je n'en ferai pas. Mais pour moi, l'important, c'est le spectacle et comment je le livre.
Aurez-vous du temps pour les vacances?
Je ne peux pas, car je travaille cet été. Normalement, j'arrête en décembre. L'an dernier, je n'ai pas véritablement voyagé, j'ai vécu l'hiver. Ça faisait des décennies que ça m’était arrivé. Avant, j'avais une maison en Guadeloupe. Je ne l'ai plus. Je m’en suis défait. Alors maintenant, je suis un homme libre.

Pourquoi avoir vendu cette maison?
Parce que je veux voyager. Je veux revoir le monde. J'ai voyagé beaucoup, jeune. J'ai pris ma retraite très, très jeune. C'est pour ça qu'aujourd'hui, je souffre moins de ne pas la prendre tout de suite. (rires)
Vous aviez pris une retraite prématurée?
Oui, et ce n’est pas une blague, c’est vrai! J'ai été libre. Par contre, ce n'était pas bon pour la carrière. Je me suis moins consacré à faire mon métier et à me faire connaître. J'étais un peu connu et un peu méconnu à la fois. Mais j'avais un tel bonheur de voir le monde et d'avoir du temps pour moi. Moi, je partais un an et demi, deux ans...
À l’étape où vous êtes rendu, vous pouvez admettre qu’il valait la peine de consacrer du temps à la vie et non pas juste à votre carrière...
J'ai beaucoup aimé le hasard des choses qui a fait que j'ai pris des décisions et des directions différentes. Je suis ravi de ça. Ça m'a donné, je pense, un bagage qui a facilité l'écriture. Ç’a été mon université, finalement. L'université du peuple, de la foule, du monde, des multinations.
Un mot sur votre santé, si vous le permettez. Est-elle bonne?
Pour l'instant, ça tient parce que sinon, je dormirais. Le cancer dort. Pour une fois que ça sert à quelque chose de faire dormir quelque chose... Au niveau des cordes vocales, un ORL me surveille de près. Alors ça baigne. J'ai les doigts croisés. Je ne peux pas être plus en forme.
Est-ce qu'on apprécie encore plus la santé quand on a traversé ce que vous avez vécu?
Ça donne surtout conscience qu'on est fragiles. On se croit à l'abri de tout, mais on n’est à l'abri de rien du tout. On tient sur un fil. Tous. On est des êtres humains. On n'est pas des monuments en plâtre. On est des êtres vivants, faits d'os et de chair, et fragiles. On n'est pas obligés de paniquer à cause de ça, mais on doit en être conscients.
De nos jours, on semble avoir repoussé les frontières de la vieillesse...
C'est notre réalité. C'est la science. Moi, le cancer que j'ai eu, si je l'avais eu cinq ans avant, je n’aurais pas passé au travers. Il n'y aurait pas eu encore de médicaments pour me sortir de là. Cinq ans plus tard, je m'en suis sorti. Je connais d'autres personnes qui ont eu ce cancer avant moi. Ils sont partis. C'est ça, la réalité des choses. Il y a aussi la science. Il faut respecter nos médecins, nos scientifiques, les efforts qu'on fait quand il y a des campagnes anticancer. Ce n'est pas une plaisanterie de bourgeois. C'est une réalité sociale. Soyons respectueux, quand même. Oui, on vit plus vieux, et je pense qu'on vit mieux.
Vos enfants vous gardent-ils jeunes aussi?
Oui, mais ce ne sont plus des enfants. Ce sont des ados. Et les plus vieux sont plus vieux que moi maintenant! (rires)
Claude Dubois participera au Grand spectacle de la Fête nationale dans la capitale le 23 juin, dès 19 h 30. Une cinquantaine d’artistes seront sur les plaines d’Abraham. Parmi eux, Alaclair Ensemble, Ariane Moffatt, Bleu Jeans Bleu, Claude Dubois, Gab Bouchard, Garou, Kwe! On a quelque chose à raconter, Mélissa Bédard, Marie Denise Pelletier, Marie-Pierre Arthur et Sarahmée. Le spectacle sera diffusé en direct à Télé-Québec ainsi que sur les ondes de Rouge FM et IHeartRadio. On s’informe au https://fetenationale.gouv.qc.ca/