Steven Butler repart à neuf: il s'est isolé au Massachusetts pour relancer sa carrière
Six mois après sa défaite en championnat du monde

Dave Lévesque
Steven Butler a pris les grands moyens pour donner un nouveau souffle à sa carrière. Il a quitté Montréal pour s’installer dans le Massachusetts.
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«Je suis déménagé à Springfield il y a quatre mois», révèle-t-il au bout du fil après un moment de frayeur parce qu’il ne trouvait plus son chien dans un stationnement.
«Je suis seul aux États-Unis, je me suis acheté un chien pour combler la solitude», explique-t-il.
Il a passé les premières semaines de son exil à l’hôtel, seul avec ses pensées.
«Ç’a été des moments difficiles, je n’étais pas chez moi, c’est long longtemps», admet-il.

Longue pause
Bang Bang (32-4-1, 26 K.-O.) affrontera le Mexicain Ivan Alvarez (32-14-4, 21 K.-O.) au Casino de Montréal mardi soir. Il s’agira de son premier combat en six mois presque jour pour jour.
Le 13 mai dernier, il était monté dans le ring face au Kazakh Janibek Alimkhanuly (13-0-0, 8 K.-O. à ce moment) dans un combat de championnat du monde des poids moyens de la WBO. Le Montréalais était allé au tapis trois fois au second round et avait été battu par K.-O. technique à 25 secondes de la fin de la seconde reprise.
Le souvenir est douloureux pour Butler qui a eu beaucoup de temps pour retourner tout ça dans sa tête pendant les longues vacances qui ont suivi cette défaite.
«Oui, je croyais gagner, je croyais en mes chances. Il y avait des signes et pour moi c’était écrit dans le ciel que j’allais gagner. Mais c’est le boxeur le plus efficace à 160 lb, il vient d’unifier ses titres.»
«C’est sûr que je me suis remis en question, ça me tracassait pendant mes vacances. Oui il m’a arrêté, je suis tombé au plancher, mais je me suis toujours relevé. Je ne me suis pas fait faire mal. C’était un bon arrêt de l’arbitre parce qu’en regardant je me disais, crédit Steven, tu t’es relevé de ça», dit-il en laissant échapper un rire.

Nouveau départ
Tout ça nous ramène donc dans le sud-ouest du Massachusetts, là où se situe Springfield, à environ 1h30 de Boston.
Là, Butler a commencé à travailler avec John Scully qui amène une nouvelle vision dans son entraînement.
«Il m’amène beaucoup. Je me sens chez moi, il y va avec mon style, je ne me sens pas dénaturé, on peaufine mes points forts. Si je compare mon premier et mon dernier sparrings depuis que je suis ici, je vois une grosse différence.»
Cela dit, il n’a pas coupé les ponts avec son entraîneur Rénald Boisvert.
«Je lui ai parlé parce que c’est comme un deuxième père pour moi et c’est lui qui m’a conseillé de venir ici. Rénald va quand même être dans mon coin mardi. Je n’ai pas changé d’équipe, j’ai ajouté un atout de plus.»
Éviter les regrets
À 28 ans, Steven Butler n’est plus un jeune boxeur, mais il peut espérer poursuivre sa carrière encore un bon moment s’il fait bien les choses. C’est ce qu’il souhaite accomplir avec ce déménagement au Massachusetts.
«Je n’ai pas envie de me dire dans cinq ans, j’aurais pu faire ou dû faire ça ou ça autrement. J’essaie tout et je crois encore très fort en moi. C’est toujours difficile d’encaisser une défaite. Mon objectif n’est pas de devenir millionnaire, je veux être champion du monde.»
Butler a échoué deux fois en combat de championnat du monde, il connaît le goût de la défaite. La première fois, contre le Japonais Ryota Murata en 2019.
«Je ne veux pas parler d’un Steven Butler 2.0, mais je me sens comme un meilleur boxeur. Le côté 2.0, ça me rappelle trop la défaite contre Murrata et le combat suivant [qu’il avait aussi perdu].»