Steeve Gagnon coupable pour le drame d'Amqui: un crime «qui dépasse l’entendement», selon le juge

Le juge Louis Dionne, souvent insulté par Steeve Gagnon lors du procès qui s’est conclu par un verdict de culpabilité samedi soir, a qualifié le crime de l’homme de 40 ans «d’incompréhensible et insensé». «Votre comportement dans cette affaire dépasse l’entendement.»

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Louis Dionne a pris bien soin de regarder Steeve Gagnon dans les yeux en le condamnant à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans pour la mort de Gérald Charest, Jean Lafrenière et Simon-Guillaume Bourget.

Puis, le magistrat a nommé par leur prénom chacune des 12 victimes de cette triste affaire. Les trois hommes décédés, mais aussi les six blessés et les trois miraculés qui ont tout juste évité la camionnette de l’assaillant.

«On peut espérer que le procès qui se termine aide un tant soit peu à faire le deuil de cette tragédie», a souligné le juge, conscient des séquelles encore vives que garde toute la communauté d’Amqui depuis le drame.

Il n’a rien compris

Puis, pour l’accusé, le juge Dionne a émis le souhait que Gagnon puisse se réhabiliter. Or, il reste visiblement beaucoup de chemin à faire au meurtrier qui a répondu au juge avec ce qui est devenu sa marque de commerce au cours des cinq dernières semaines: un doigt d’honneur bien senti.

«Ils ont raconté des hosties de menteries», a remâché Gagnon quand le juge lui a demandé s’il avait quoi que ce soit à ajouter.

«OK, rasseyez-vous M. Gagnon, ça ne va nulle part», a alors tranché le magistrat, voyant que malgré le verdict et la sentence à perpétuité qui venaient de tomber, l’accusé ne lâchait pas le morceau.

«Prenez le temps de réfléchir à tout le mal que vous avez causé», lui a suggéré le magistrat.

Privés de leur fils

Parmi les victimes, seuls les parents de Simon-Guillaume Bourget ont souhaité s’adresser au tribunal avant le prononcé de la peine.

Par le biais d’une lettre lue par M^e Simon Blanchette, Sylvio Bourget et Micheline Côté ont rappelé «l’horrible cauchemar» dans lequel les a plongés le meurtrier le 13 mars 2023. Depuis, il s’est écoulé deux longues années, «meublées de peine et de tourments» ont-ils insisté.

«Nous venons réclamer justice au nom des parents meurtris et des souffrances endurées par les victimes», ont insisté les parents endeuillés, déplorant un geste gratuit, effectué de sang-froid, sans remords.

«Steeve Gagnon nous a privés de notre fils», ont-ils écrit, des mots lourds de sens qui n’ont malheureusement pas semblé affecter le principal intéressé.