Sortie du film «Eddington» : L’été sous le signe de Pedro Pascal

Isabelle Hontebeyrie
Pedro Pascal est partout. Au petit écran, on a pu le voir dans la deuxième saison de The Last of Us, qui s’est terminée en mai dernier. Au grand, il est de L’entremetteuse, dans lequel il charme Dakota Johnson. Il est aussi de la distribution d’Eddington, en salle le 18 juillet, et comme si ce n’était pas assez, on le retrouvera dans Les quatre Fantastiques: premiers pas dès le 25 juillet.
L’un des acteurs les plus aimés du public, sacré Internet Daddy (grâce ou à cause de ses rôles dans les séries The Mandalorian et The Last of Us), Pedro Pascal fait aussi fureur sur les tapis rouges. À preuve, ses cuissardes Saint-Laurent lors de la première de The Last of Us (un fashion statement repris par Alexander Skarsgård à Cannes, qui a d’ailleurs embrassé son confrère au Festival, provoquant un déferlement d’amour sur Internet), sa sœur – trans – Lux que l’on voit régulièrement à son bras...

Le quinquagénaire qui a fêté son demi-siècle le 2 avril dernier se met dans la peau de Ted Garcia, maire de la ville fictive d’Eddington, au Nouveau-Mexique, dans le long métrage éponyme d’Ari Aster (Midsommar). L’action se déroule en 2020, en pleine pandémie, alors que Joe Cross (Joaquin Phoenix), le shérif, souhaite se présenter aux élections municipales, tandis que Louise (Emma Stone), son épouse, a des enjeux de santé mentale qui la font succomber aux charmes manipulateurs de Vernon (Austin Butler), un gourou.
Le cinéaste et scénariste fait de Eddington un western satirique, qui examine la situation sociale et politique des États-Unis... des sujets brûlants d’actualité compte tenu du climat actuel chez nos voisins du Sud.

Au Festival de Cannes, où le film a été présenté en première mondiale en mai dernier, Pedro Pascal rappelait ses origines en répondant à la question d’un journaliste sur l’emprisonnement et les déportations d’immigrants qui sont désormais le quotidien aux États-Unis. «Évidemment, c'est très angoissant pour un acteur d'aborder ce genre de sujets. C'est une question bien trop intimidante pour que je puisse vraiment l'aborder, je ne suis pas suffisamment informé. Je veux que les gens soient en sécurité et protégés, et je tiens absolument à être du bon côté de l'Histoire. Je suis un immigré. Mes parents sont des réfugiés chiliens. Nous avons fui une dictature, et j'ai eu la chance de grandir aux États-Unis après avoir obtenu l'asile au Danemark. Sans cela, je ne sais pas ce qui nous serait arrivé. J'ai trop peur de votre question, je ne me souviens plus de quoi il s'agissait», a-t-il ainsi répondu.
Car Ari Aster a souligné ses intentions avec Eddington. «Je voulais montrer ce que l'on ressent dans un monde où plus personne ne parvient plus à s’entendre sur ce qui est réel et sur ce qui ne l’est pas. Ces 20 dernières années, nous sommes entrés dans une ère d'hyper individualisme. La force sociale autrefois au cœur des démocraties libérales – et de là une vision commune du monde – a disparu. La COVID a été le moment où ce lien a été définitivement rompu. Je voulais faire un film sur ce que je ressens face à l’Amérique. Je suis très inquiet.»

«Nous vivons actuellement dans une expérience qui a mal tourné et qui ne se déroule pas bien. Il n'y a aucune issue. Pour l'instant, c'est le chaos. Il est clair que personne ne souhaite vraiment y mettre un terme. Les gens se sentent impuissants et terrorisés», a-t-il souligné.
Eddington arrive sur les écrans de la province dès le 18 juillet.