Snowbirds: exaspéré par l'accueil des Américains et par Donald Trump, il quitte la Floride plus tôt que prévu
L'inflation et le climat socio-politique ont aussi joué dans sa décision


Mathieu Boulay
Un Québécois, échaudé par l’attitude de certains Américains à son égard et par les propos controversés de Donald Trump, a décidé d’abréger ses vacances en Floride de plusieurs semaines.
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«Il y a plusieurs facteurs qui expliquent notre décision, mais on se sentait de moins en moins les bienvenus, mentionne Marc Carrière. Je n’avais plus ma place à cet endroit.»
Pour la première fois depuis 2020, le Gatinois avait décidé de passer une partie de l’hiver en Floride en compagnie de sa conjointe et de plusieurs autres Québécois.
Cependant, à partir de l’assermentation de Donald Trump à la présidence, M. Carrière a commencé à sentir un changement d’attitude chez les Américains qu’il côtoyait au quotidien.
Surpris
«Je suis resté surpris par les paroles et les comportements de certains, mais il ne faut pas généraliser, ajoute celui qui a voyagé avec sa caravane à sellette durant son périple dans la région de Fort Lauderdale. Il y a un clash sociopolitique qui est perceptible maintenant.
«Il y a déjà des Américains qui sont déjà écœurés de Trump.»
Le retraité estime que le regard des Américains envers les étrangers a changé dans les dernières années. Il cite un exemple pour appuyer son propos.
«Quand tu vas au Walmart, ils mettent 10 articles dans 10 sacs différents. Lorsque je suis arrivé avec mes sacs réutilisables, je me suis fait regarder de travers. C’est la même chose quand je parle anglais avec mon accent québécois.
«Ce sont des gestes banals qui finissent par déranger à la longue.»
L’inflation fait mal
Autre point qui a frappé M. Carrière et sa conjointe: l’inflation.
«Elle a frappé très fort au sud des États-Unis, constate-t-il. Un pain coûte maintenant 4$ américains alors que tu en as deux au Québec pour le même prix en dollars canadiens.
«Chaque fois que Donald Trump ouvre la trappe, il y a un effet sur le dollar canadien et ç’a un impact sur nous.»
Selon lui, les économies sont de plus en plus rares pour un snowbird qui passe les rudes mois de l’hiver dans le Sunshine State.
«C’est rendu trop cher et ça ne vaut plus ce que ça valait, mentionne M. Carrière. Je n’en ai plus pour mon argent.»
Les témoignages que nous avons recueillis dans les dernières semaines sont similaires à celui du Québécois. Plusieurs Snowbirds choisissent avec minutie les endroits où ils dépensent leur argent. Même si l’essence et l’alcool demeurent abordables, les produits de l’épicerie demeurent élevés, et les spéciaux sont très appréciés.
Des vacances au Québec
M. Carrière ne remettra plus les pieds aux États-Unis avant plusieurs années. Il a pris sa décision pendant le chemin du retour au Québec.
«Les États-Unis, c’est fini pour un bout! On mérite mieux que de vivre sous les menaces d’un président.
«L’été prochain, pour les vacances, je vais demeurer au Québec sur le bord d’un lac en Outaouais. Ce qui est drôle, c’est que plusieurs Américains m’ont demandé si le Québec sera prêt à accueillir plusieurs touristes l’été prochain.»