«Sinon je vous envoie mes amis qui sont moins gentils»: ce courtier immobilier a tenté d’intimider des acheteurs

Un courtier immobilier montréalais a écopé d'une suspension de trois mois pour avoir tenté d'intimider des acheteurs à qui il réclamait le paiement d’une somme de 40 000$... pour une transaction qui n’était pas encore complètement terminée.

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– «Je vous laisse jusqu’à 16h», a écrit le courtier Karl Sigouin dans une conversation Messenger avec des acheteurs, le 20 octobre 2024.

– «Sinon?» a répondu l’un d’eux.

– «Sinon je vous envoie mes amis qui sont moins gentils.»

Cet échange est rapporté dans une décision de l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ) rendue en juillet.

Rétribution

Selon le compte rendu des faits, il avait été convenu quelques semaines plus tôt qu’une rétribution de 40 000$ serait versée à M. Sigouin pour son rôle dans une transaction complexe impliquant deux vendeurs et trois acheteurs.

Or, à la date prévue pour le paiement de cette somme, les acheteurs ont informé le courtier qu’il leur était impossible de lui verser ce montant tant que la transaction n’était pas sécurisée. Ils lui ont également fait remarquer qu’ils n’avaient jamais reçu de facture pour ses services.

Insatisfait, M. Sigouin a alors commencé à s’impatienter, accusant les acheteurs de ne pas être à leur affaire. 

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«Vous allez me décevoir une fois de plus j’ai l’impression», a-t-il écrit avant d’ajouter un peu plus tard: «Si vous n’êtes pas capables d’aligner vos flûtes, it’s not my problem. Walk the talk guys.»

Une plainte a été déposée quelques semaines plus tard, et M. Sigouin a reconnu sa culpabilité devant le comité de discipline, en juin. Il a été condamné à une suspension de 90 jours.

Karl Sigouin a reconnu que la formulation qu’il avait employée «dans un moment de tension» était «inacceptable».

«Criss que tu l’échappes»

Les faits reprochés au jeune courtier concernent également une autre transaction, au cours de laquelle il a ordonné à son adjoint administratif de créer une adresse courriel fictive et une fausse signature électronique à la place et à l’insu d’un de ses clients, qui était, selon M. Sigouin, un «ami proche» pour qui il agissait «à titre de mandataire officiel».

«Criss que tu l’échappes comme un débutant. Crée un autre courriel et envoie-le à signer», a-t-il écrit sur Messenger à son adjoint administratif, qui était confus face à sa requête.

En plus de sa suspension de 90 jours, Karl Sigouin devra être supervisé pour l’ensemble de ses transactions pendant un an par un courtier immobilier cumulant au moins 10 ans d’expérience.

Dans une déclaration écrite au Journal, le courtier immobilier a affirmé qu’il reconnaissait «pleinement» ses erreurs. 

«Ces événements ont constitué une réelle opportunité de réflexion, a-t-il ajouté. J’ai depuis apporté des ajustements à ma pratique afin d’exercer avec davantage de rigueur, de probité et de conformité.»