Des regrets de n'avoir jamais gagné la coupe? Non, Pierre Turgeon se considère comme un privilégié de la vie


Marc de Foy
Les grandes qualités de Pierre Turgeon sont sa simplicité et son humilité. Son intronisation au Panthéon du hockey ne lui monte pas à la tête, car il s’est toujours considéré un privilégié de la vie.
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«C’est sûr que j’aurais aimé remporter la coupe Stanley, avoue-t-il d’emblée, mais mon rêve était de jouer au hockey.»
«J’ai eu la chance de bien gagner ma vie pour faire ce que j’aimais par-dessus tout. Et je l’ai fait pendant 19 ans! Il n’y a pas beaucoup de monde qui peuvent dire ça.
«Ça n’a jamais été un travail pour moi. J’ai toujours aimé me retrouver sur une patinoire et c’est encore le cas aujourd’hui. Mon corps a changé, mais quand je passe une heure et demie sur la glace, je ne pense pas à autre chose.»
Deux occasions ratées
Turgeon n’est pas le seul joueur à avoir connu une longue carrière sans avoir gagné une bague de championnat.
Pensons à Gilbert Perreault, Marcel Dionne, Jean Ratelle, Brad Park. Mike Gartner, Peter Stastny, Dale Hawerchuk. La liste est longue.
«Une seule équipe sur 32 gagne la coupe, rappelle Turgeon.
«Il faut être au bon endroit au bon moment.»
On croirait entendre Henri Richard, le champion des champions qui a gravé son nom sur le légendaire trophée 11 fois en 20 ans avec le Canadien.
Turgeon a participé à deux finales d’association. D’abord en 1993 avec les Islanders de New York, puis en 2001 avec les Blues de Saint Louis. Chaque fois, son équipe s’est inclinée en cinq matchs.
Et, dans les deux cas, ses tombeurs, le Canadien et l’Avalanche, ont poursuivi leur chemin jusqu’à la coupe.
«On aurait pu aller plus loin, mais ça n’a pas marché», dit-il simplement.
Des grands coéquipiers
Turgeon s’estime chanceux, par ailleurs, d’avoir joué avec de grands joueurs au cours de sa carrière.
«J’ai joué avec de méchantes bonnes équipes!, lance-t-il.
«À Saint Louis, j’ai joué avec Al MacInnis, Chris Pronger, Brett Hull, Keith Tkachuk, Pavol Demitra et Scott Young. À Buffalo, il y avait Dave Andreychuk et Alexander Mogilny. À Long Island [Islanders], Steve Thomas a été longtemps mon compagnon de trio.
«À Montréal, je jouais avec Vincent Damphousse [qui jouait alors à l’aile gauche] et Mark Recchi. À Dallas, j’ai côtoyé Mike Modano et Joe Nieuwendyk.»
Sept des 13 noms mentionnés par Turgeon l’ont précédé au Temple de la renommée, à savoir MacInnis, Pronger, Hull, Andreychuk, Recchi, Modano et Nieuwendyk.
À tous ces noms, s’ajoute celui de Patrick Roy avec le Canadien et celui de Joe Sakic avec l’Avalanche du Colorado, la dernière des six équipes pour laquelle Turgeon a joué dans la LNH.
De quoi faire une équipe championne!