Sherbrooke: La vente du Faubourg Mena’sen continue de susciter la controverse
Jean-François Desbiens | TVA Nouvelles
La saga de la vente du Faubourg Mena’sen à Sherbrooke, vendu l’hiver dernier par un organisme à but non lucratif (OBNL) à des intérêts privés par ses administrateurs qui se seraient ensuite partagé les revenus, continue de susciter la controverse.
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La mairesse de Sherbrooke, Évelyne Beaudin, a publiquement suggéré aux nouveaux propriétaires de l’édifice totalisant 172 logements abordables de le revendre à un OBNL, une idée qui ne fait pas l'unanimité auprès des locataires et qui étonne surtout l'un des nouveaux propriétaires.
C’est que dans le but de corriger ce qu'elle qualifie d'injustice, Évelyne Beaudin suggère aux acquéreurs du Faubourg Mena'sen de revendre, pour le même prix, le complexe de retraités à un organisme à but non lucratif ou une coopérative d'habitation.
À mots couverts, la mairesse leur reproche quasiment d'avoir été de mauvaise foi dans une transaction qui les avantagerait financièrement.
L’un des acheteurs, Denis Bourque, a confié à TVA Nouvelles avoir été très étonné par cette demande.
«Je ne peux pas commenter pour l'instant. Je crois qu'il est sage de m'accorder un moment de réflexion avant de répondre à la mairesse», a-t-il affirmé sans vouloir accorder d’entrevue pour le moment.
Les résidents du Faubourg Mena'sen n'en veulent pas nécessairement aux acheteurs, mais plutôt aux anciens administrateurs qu’ils accusent d'avoir procédé à la dissolution de l'OBNL en catimini, sans leur approbation pour empocher les profits de la vente de 12,2 millions $.
L'avocat des résidents, Me Louis Fortier, a demandé par écrit au Registraire des entreprises d’annuler l'acte de dissolution de l'ancien OBNL.
La direction des affaires juridiques à Québec a rejeté sa demande, il y a près d’une semaine.
«Après analyse, nous sommes d'avis que l'acte de dissolution a été dressé conformément à la loi et vous informons que le Registraire des entreprises n'a pas compétence pour donner suite à votre demande», s’est-il fait répondre.
Me Fortier entend maintenant porter en appel cette décision en s'adressant aux tribunaux.
Entretemps, des locataires du Faubourg, qui se disent toujours inquiets pour l’avenir, s’en remettent aux différentes enquêtes en cours. Ils espèrent que l'Unité permanente anticorruption (UPAC) saura faire la lumière sur les agissements des anciens administrateurs du Faubourg, connu à l'époque sous le nom de la Cité des retraités de l'Estrie.