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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Seven & i va intensifier les discussions avec Couche-Tard, qui veut le racheter

Photo Alimentation Couche-Tard
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AFP

2025-05-01T01:51:13Z
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Le géant japonais de la distribution Seven & i, propriétaire des supérettes 7-Eleven, et son rival Couche-Tard, qui ambitionne de le racheter, ont annoncé jeudi avoir conclu «un accord de confidentialité» pour intensifier leurs discussions, étape clé vers une éventuelle acquisition.

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Avec 85 000 magasins dans une vingtaine de pays, 7-Eleven est la plus grande chaîne de magasins de proximité au monde. Sa maison-mère Seven & i fait face à une offre de rachat par Alimentation Couche-Tard (ACT), qui valoriserait le groupe nippon à 47 milliards de dollars.

Après avoir longtemps résisté, Seven & i a finalement accepté de signer un accord de confidentialité («nondisclosure agreement») pour partager ses informations financières avec Couche-Tard, indique-t-il dans un communiqué.

AFP
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L'accord, étape essentielle pour entreprendre des négociations approfondies et détaillées, permettra de «faire progresser les discussions (...) et de collaborer à l'élaboration de plans de dialogue avec les autorités réglementaires» en vue d'un éventuel mariage, a commenté Couche-Tard dans un communiqué distinct.

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Cela «constitue une étape positive dans le processus d'engagement constructif avec ACT», a abondé de son côté Paul Yonamine, président du «comité spécial indépendant» du groupe japonais chargé d'examiner l'offre canadienne.

Si le géant japonais a longtemps ignoré les convoitises de Couche-Tard, rejetant une première offre l'an dernier et refusant selon la presse locale de rencontrer les dirigeants du groupe canadien venus à Tokyo en octobre, cet accord concrétise une attitude bien plus ouverte ces dernières semaines.

«Nous sommes reconnaissants que le comité spécial de Seven & i ait engagé des discussions approfondies sur notre proposition et nous donne accès à des vérifications de diligence» sur les informations financières, a salué Alex Miller, PDG de Couche-Tard.

Pour autant, «rien ne garantit que ces discussions aboutiront à une transaction», avertit le groupe canadien.

Inquiétudes anti-monopole

De fait, Seven & i maintient l'ambiguïté.

«Nous restons déterminés à poursuivre deux voies parallèles afin de maximiser la valeur pour les actionnaires: d'abord, collaborer étroitement avec ACT pour explorer la possibilité d'une cession viable (de magasins américains) afin de garantir » qu'une acquisition par Couche-Tard « puisse être finalisée si nous l'acceptons», reconnaît M. Yonamine.

D'emblée, Seven & i avait pointé les défis posés en cas de fusion avec ACT par les règles anticoncurrentielles aux États-Unis, où le Canadien est lui aussi fortement présent avec des milliers de magasins.

Couche-Tard possède au total quelque 16 700 magasins dans 31 pays, qui incluent l'enseigne Circle K: en y ajoutant le réseau des 7-Eleven à travers l'Asie et l'Amérique du Nord, un mariage donnerait naissance à un mastodonte international, au risque d'être invalidé par les régulateurs américains.

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Photo d'archives Martin Alarie
Photo d'archives Martin Alarie

Seven & i avait cependant reconnu en mars s'être entendus avec Couche-Tard pour étudier conjointement des cessions d'environ 2000 magasins aux États-Unis, censées répondre aux inquiétudes anti-monopole.

Le dossier est également scruté par Tokyo, qui a classé Seven & i entreprise «essentielle»: un quart des 7-Eleven se trouve au Japon, où ces supérettes omniprésentes proposent des services de proximité et constituent un recours en cas de catastrophes naturelles.

Résultats en berne

Or une seconde option est également sur la table pour Seven & i: refuser un rapprochement avec Couche-Tard et privilégier «un plan autonome» avec «des initiatives de gestion bien définies», insiste M. Yonamine.

Cherchant à muscler ses propres relais de croissance, l'entreprise avait ainsi annoncé en mars vouloir introduire en Bourse sa branche américaine de 7-Eleven pour lui accorder une «flexibilité» accrue, céder son activité de gros supermarchés, et engager un massif rachat de ses propres actions — autant de mesures pour doper sa valorisation.

Et ce alors que des résultats financiers en berne fragilisent sa situation: Seven & i a enregistré sur l'exercice décalé 2024-2025 achevé fin février une chute de 23% du bénéfice net pour une hausse de 4,4% du chiffre d'affaires.

Sur ses deux marchés clés, États-Unis et Japon, il est à la peine. Son bénéfice d'exploitation annuel s'est effondré d'un quart sur la région Amérique du Nord — et le tableau devrait s'assombrir avec la guerre commerciale, susceptible de pénaliser ses chaînes d'approvisionnement et de miner la consommation.

Seven & i anticipe une chute de 10% de ses ventes 2025-26, pointant un marché américain «difficile» et une politique douanière «incertaine».

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