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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Seven & i envisage de racheter ses propres actions pour échapper à Couche-Tard

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2024-11-13T09:23:46Z
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Le géant japonais des dépanneurs Seven & i envisage de racheter ses propres actions et de quitter la Bourse, en vue d'échapper à une prise de contrôle par son rival québécois Couche-Tard, selon des informations de presse et une déclaration de l'entreprise publiées mercredi. 

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Seven & i Holdings, propriétaire des dépanneurs 7-Eleven, avait rejeté début septembre une première proposition de rachat par Alimentation Couche-Tard (ACT), qu'il jugeait sous-évaluée. Mais le poids lourd canadien de la distribution a ensuite présenté une offre améliorée qui valorise le groupe nippon à 47 milliards de dollars, de quoi séduire certains actionnaires.

Pour échapper aux convoitises, Seven & i «a donc l'intention de devenir une entreprise non cotée», a expliqué le quotidien financier Nikkei, citant des sources proches de l'entreprise.

L'enjeu est de taille: avec 85 000 magasins dans une vingtaine de pays, 7-Eleven est la plus grande chaîne de magasins de proximité au monde.

Si l'entreprise japonaise rachète tous les titres disponibles, «elle prévoit que le montant total sera d'une envergure similaire à ce que projetait ACT», précise le quotidien économique, selon qui ce serait la plus grosse opération de ce type jamais réalisée au Japon.

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Selon l'agence Bloomberg, qui rapporte également l'information, Seven & i pourrait cependant dépenser jusqu'à 9000 milliards de yens (58 milliards de dollars) dans l'opération, bien davantage que son actuelle capitalisation boursière (6500 milliards de yens mercredi).

D'après l'agence financière, la famille Ito (celle du fondateur du groupe) et la société d'investissement Itochu pourraient s'associer pour financer le rachat des titres, ainsi que trois grandes banques japonaises (Sumitomo Mitsui, MUFJ, Mizuho).

Sans confirmer ces informations, Seven & i a indiqué mercredi avoir reçu une «proposition d'acquisition», non légalement contraignante, de la part d'Ito-Kogyo, la firme de la famille Ito qui possède déjà 8 % des parts.

Un comité spécial «examine cette proposition avec soin et de manière approfondie avec ses conseillers financiers et juridiques», a précisé le géant nippon de la distribution dans un communiqué.

«Aucune décision n'a été prise quant à la poursuite d'une transaction avec (...) Ito-Kogyo, Alimentation Couche-Tard ou toute autre partie, il n'y a aucune garantie qu'une telle transaction soit conclue», insiste cependant le groupe.

Envolée en Bourse

Avant de concrétiser une sortie de la cote, «de nombreux obstacles devront être surmontés, notamment la participation ou non d'autres investisseurs, y compris la famille fondatrice, et le fait de savoir si des institutions financières accepteront d'accorder les prêts massifs que cela nécessitera», avertit le Nikkei. Le projet «est à un stade préliminaire», note-t-il.

Dans l'immédiat, la simple perspective d'un futur rachat d'actions à un prix très supérieur au cours actuel a provoqué l'euphorie des investisseurs: le titre Seven & i s'est envolé de presque 17 % à la Bourse de Tokyo après une brève suspension des échanges, et a clôturé en hausse de 11,78 % à 2.490 yens.

Sous pression pour doper sa rentabilité après avoir rejeté l'offre de Couche-Tard, Seven & i a assuré en octobre à ses actionnaires pouvoir presque doubler son chiffre d'affaires d'ici 2030, grâce à une expansion à l'international et à une ambitieuse restructuration afin de se concentrer sur ses supérettes 7-Eleven, cœur de son activité.

Un quart des magasins 7-Eleven se trouvent au Japon, où ces supérettes omniprésentes vendent aussi bien des plats à emporter que des billets de concert et proposent des services (distributeurs bancaires, paiement de factures, photocopieuse...).

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