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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Seuils d’immigration: nouveau bras de fer entre Québec et Ottawa

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Raphaël Pirro

2022-11-02T22:46:07Z
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Le plan des libéraux fédéraux d’accueillir 500 000 immigrants par année entre en collision directe avec le gouvernement de François Legault, fraîchement élu avec la promesse de s’en tenir à un seuil de 50 000 dans la province. 

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Ce chiffre représente un compromis entre les besoins économiques du Québec et la «capacité d’accueil» et de «francisation» des nouveaux arrivants, selon la nouvelle ministre québécoise de l’Immigration, Christine Fréchette.

«Déjà à 400 000, il y avait un problème, donc à 500 000, encore plus», commentait le premier ministre François Legault mercredi. «Déjà à 50 000, on a de la difficulté à arrêter le déclin du français.»

Ce dernier a interpellé Justin Trudeau et son lieutenant pour le Québec, Pablo Rodriguez, afin qu’ils «comprennent qu’on a un défi ici et qu’on veut garder le français à long terme».

Le poids politique en question

Le nœud du problème réside aussi dans le fait qu’il faudrait, au Québec, accueillir 115 000 immigrants par année, soit plus du double du seuil envisagé par la Coalition Avenir Québec (CAQ), pour que la province maintienne son poids dans la fédération.

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Malgré la volonté des libéraux fédéraux d’interdire de baisser sous les 78 sièges actuellement réservés au Québec à la Chambre des communes, une immigration plus forte ailleurs au pays mènerait forcément à un déclin de son poids politique, car elle permettrait d’augmenter leur nombre de sièges dans ces régions.

Ottawa campe sur sa position

Preuve s’il en est que la majorité écrasante obtenue par la CAQ aux dernières élections ne change en rien le discours du gouvernement libéral à Ottawa, Justin Trudeau a réitéré mercredi que Québec devrait considérer une hausse de ses seuils.

Le premier ministre assure qu’il est possible de ménager la chèvre et le chou: le Québec peut et devrait augmenter ses seuils d’immigration, mais n’a pas à se soucier de l’impact sur le français, car la province a «tous les outils en main» pour choisir des immigrants francophones.

«On va continuer de travailler avec Québec pour s’assurer qu’on a de l’immigration francophone. On va d’ailleurs atteindre les cibles [de 4,4%], pour une première fois probablement, d’immigration francophone hors Québec. On va continuer d’assurer la protection du français partout», disait M. Trudeau en matinée.

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Dans la capitale fédérale, l’enjeu de l’immigration se pose d’abord sur le plan de l’économie. «On ne fait pas d’enfants. La population ne se renouvelle pas. Il y a une pénurie de main-d’œuvre. Il y a une partie de la solution, pas toute, mais une partie de la solution passe par l’immigration», a résumé le lieutenant du Québec, Pablo Rodriguez.

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