Mort à la prison de Bordeaux: les proches du jeune homme réclament justice

Justice est réclamée par la famille et les amis d’un jeune accusé qui a perdu la vie après une intervention des agents correctionnels en prison, à la veille de Noël, alors qu’il n’aurait même pas dû être détenu.

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« Ils sont supposés nous protéger, pas nous tuer », a lancé Brandon Reagen, un ami d’enfance de Nicous D’Andre Spring, à propos du système de justice. 

Plus de 250 personnes se sont rassemblées vendredi en soirée afin de rendre hommage au jeune homme de 21 ans lors d’une veillée aux chandelles, dans un parc au cœur de Notre-Dame-de-Grâce.

C’est dans ce quartier montréalais que Nicous D’Andre Spring a grandi.

Entre les larmes, les cris de douleur et les accolades, un mot a été chanté et répété tout au long de la soirée : « justice ». 

Le rassemblement a duré un peu plus de deux heures. La famille proche, mais aussi les amis et les collègues du jeune homme se sont donné rendez-vous pour s’épauler dans cette épreuve.

« Je suis toujours sous le choc, une seconde il était là et la suivante s’était terminée », a commenté Henry Georges, l’oncle du jeune homme, qui peine toujours à croire ce qui lui est arrivé.

Décédé à Noël

L’aspirant rappeur est mort le 25 décembre dernier, au lendemain d’une intervention des agents correctionnels de la prison de Bordeaux, à Montréal. 

Il avait été transporté en centre hospitalier, où il a succombé à ses blessures.

Nicous D’Andre Spring était accusé de voie de fait sur un agent de la paix, de possession d’arme dans un dessein dangereux et de harcèlement criminel. 

Il aurait toutefois dû être libéré pour la suite des procédures judiciaires la veille de sa mort, après une comparution par visioconférence. 

L’accusé était donc en détention illégale lors de l’intervention qui a mené à son décès.

Une avalanche de publications, de commentaires et de condoléances déferle sur les réseaux sociaux depuis l’annonce de la mort du jeune homme, aussi connu sous son nom d’artiste YK Lyrical. 

Difficile à croire

Plusieurs ont confié au Journal qu’ils n’arrivaient pas à croire la triste nouvelle. 

« C’était comme un rêve, ou plutôt un cauchemar [...] on doit se battre pour lui maintenant », a laissé tomber Brandon Reagen.

D’autres ne comprennent tout simplement pas qu’un événement comme celui-là se soit produit. 

« Non seulement le racisme systémique est un facteur, mais je crois que cela aurait pu être évité avec une meilleure formation pour les forces de l’ordre », a mentionné Christcella Nicholas, une ancienne intervenante jeunesse à l’école secondaire John Grant, où a étudié le jeune Nicous.

Comme plusieurs autres, elle a souligné que celui-ci était une « bonne et gentille personne ».

« Il était vraiment gentil, il était comme un géant gentil, un gentil ours », a-t-elle confié.

Agent suspendu

Un agent correctionnel a été suspendu par le ministère de la Sécurité publique, tandis que d’autres membres du personnel pourraient être visés par des mesures administratives. 

La Sûreté du Québec ainsi que le Bureau du coroner mènent également des enquêtes sur l’événement. 

Vendredi soir, une présence policière constante se faisait d’ailleurs ressentir, malgré qu’elle tentait d’être plus effacée tout au long de la vigile. 

Les funérailles du jeune Nicous D’Andre Spring seront célébrées à une date ultérieure. Une campagne de financement sur le site Gofundme a été lancée par aider sa famille à payer les frais de la cérémonie.