Ses mains arrachées par un requin: son conjoint déplore les fausses informations qui circulent depuis le drame dans les Caraïbes
La femme de Québec a été attaquée par la bête le 7 février dernier aux îles Turques-et-Caïques

Valérie Gonthier
Dégoûté par les fausses informations qui circulent depuis que son épouse a eu les mains arrachées par un requin dans les Caraïbes, un homme de Québec tient à rectifier l’histoire et a raconté comment la femme s’est courageusement sauvée pendant qu’il luttait contre la bête.
• À lire aussi: Une touriste québécoise perd ses deux mains après une attaque
• À lire aussi: Attaquée par un requin-bouledogue dans les Caraïbes: voici l’espèce la plus «redoutée de la planète»
«Les médias là-bas ont rapporté qu’elle voulait faire des selfies à côté d’un requin. C’est une complète débilité! Elle n’a même pas de compte Facebook, je pense qu’elle n’a jamais fait un selfie de sa vie», s’est insurgé Ralph Chevarie, en entrevue avec Le Journal.
Le 7 février dernier, Nathalie Ross ne prenait ainsi pas de requin en photo et ne faisait pas plus de plongée en apnée, comme l’a rapporté dans un communiqué le département de l’Environnement et des Ressources côtières des îles Turques-et-Caïques.
La femme de 55 ans rejoignait plutôt son mari dans l’océan, alors qu’il venait de terminer ses exercices. L’eau claire près de la plage de Thompson Cove, à Blue Hillsleur, lui arrivait aux hanches.
M. Chevarie croit que les autorités locales ont donné cette version «aberrante et erronée» pour «protéger leurs îles» et ne pas effrayer les touristes.
Alors qu’elle s’approche de son mari, elle s’écrie: «Ralph, il y a un requin!»
Il frappe le requin
Le poisson, que M. Chevarie identifie comme un requin-bouledogue, s’est approché de Mme Ross et s’est heurté contre ses jambes. L’animal s’est ensuite placé entre les époux.
«Il a nagé calmement, tranquillement. Il n’a jamais fait d’accélération brusque comme on voit dans les films, a raconté M. Chevarie. Il a décidé qu’il y allait pour elle.»
Le requin, long de 7 à 8 pieds, a alors mordu Mme Ross à l’arrière de la cuisse gauche.
Pour protéger son épouse, le mari a tenté d’immobiliser le vertébré et l’a frappé à répétition sur le côté.
La peau rugueuse de l’animal lui a grafigné le torse.

Pendant que le prédateur se sauvait momentanément, le couple a constaté la gravité de la situation.
«En relevant ses bras hors de l’eau, ma conjointe s’est rendu compte qu’elle n’avait plus de mains du tout», s’est souvenu M. Chevarie.
Moins de sept secondes
L’attaque a duré moins de sept secondes.
Puis, pendant que la femme tentait de se rendre vers la plage, le requin est revenu à la charge.
«Ma femme, dos à moi, avait aucune idée de ce qu’il se passait, elle pensait que son mari se faisait dévorer», a lâché Ralph Chevarie.
La femme s’est ensuite effondrée sur le sable. Sa mère et sa sœur, avec qui le couple voyageait, sont venues à son secours. Des bandages à ses bras arrachés ont été improvisés avec des serviettes de plage.
Mme Ross a ensuite été amenée en ambulance à un hôpital local, où elle est restée 24h. Elle a dû être amputée aux bras, l’un au poignet et l’autre au milieu de l’avant-bras.
Nathalie Ross a depuis recommencé à marcher et elle fait des exercices de réadaptation.
Mme Ross, une fonctionnaire du gouvernement, effectue, dans le cadre de son emploi, du travail de bureau.
«Elle décidera elle-même si elle retourne travailler», a indiqué M. Chevarie.
«On n’a eu aucun avertissement là-dessus, on n’a vu aucune pancarte sur la plage»
«J’aurais aimé savoir qu’il y avait déjà eu des attaques de requins dans les îles Turques-et-Caïques. On n’a eu aucun avertissement là-dessus, on n’a vu aucune pancarte sur la plage», a pesté le conjoint de la femme qui s’est fait amputer les deux mains après une attaque de requin dans les Caraïbes.
Ralph Chevarie met ainsi en garde les nombreux Québécois qui prévoient de voyager vers une destination soleil.
«Prenez le soin d’étudier le secteur où vous allez, vérifiez la fréquence de gens qui ont aperçu des requins et s’il y a eu des attaques», a-t-il dit.
Quatre attaques de requin ont été signalées entre 2021 et 2025 dans les îles Turques-et-Caïques, ont informé les autorités, précisant que c’est bien peu.

M. Chevarie se dit, lui, étonné qu’un tel poisson dangereux puisse se retrouver en eaux si peu profondes.
Il aurait d’ailleurs aimé être avisé du type de requin qui pouvait y rôder.
Requin le plus dangereux
Le requin-bouledogue, l’espèce qui aurait attaqué sa conjointe, Nathalie Ross, est considéré comme étant le requin le plus dangereux au monde. Plus redoutable encore que le requin blanc, selon le magazine français Science et Vie.
«Si j’avais su qu’il y avait ces requins, jamais je ne serais allé me baigner dans l’eau jusqu’aux épaules les jours avant», a-t-il lancé.
D’ailleurs, il raconte que sa conjointe le remercie de lui avoir sauvé la vie en la protégeant du prédateur.
«Mais je lui dis que c’est elle qui m’a sauvé la vie. Si j’avais été seul, j’aurais été la cible. Mais elle est venue me rejoindre et elle m’a alerté de sa présence», a-t-il rappelé.
Aussi, le militaire à la retraite insiste sur l’importance pour les voyageurs de prendre de bonnes assurances.
«Être coincé dans un endroit qui n’a pas la capacité de te soigner amène des conséquences catastrophiques», a-t-il ajouté.
Leurs assurances leur ont heureusement permis d’être rapatriés rapidement dans un hôpital de Québec, où le couple, qui a deux enfants, réside.
Depuis leur retour, près de 40 000$ ont été amassés en quatre jours grâce à une campagne de sociofinancement.
«Mon épouse s’est mise à pleurer quand je lui ai parlé de ça, elle est tellement discrète, elle n’aime vraiment pas avoir l’attention sur elle», a-t-il dit.
Le couple a d’ailleurs refusé de diffuser d’autres photos que celles qui ont été prises à son insu lors de l’opération de sauvetage et qui ont depuis fait le tour du web.

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.