Manque criant d’éducatrices dans les services de garde
Pour l’année en cours, le ministère de la Famille estime qu’il faudrait en trouver plus de 4000

Elisa Cloutier
Malgré des hausses salariales importantes, les éducatrices sont toujours en nombre insuffisant dans les services de garde au Québec, alors qu’il en manque cette année plus de 4000 « pour assurer la pérennité du réseau et soutenir le développement des places », soutient le ministère de la Famille.
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Au total, ce sont 4076 éducatrices ou éducateurs manquant(e)s dans les différents milieux de garde pour 2022-2023, selon des informations obtenues par Le Journal.
Le gouvernement évalue toutefois « de façon préliminaire » que 2766 embauches ont été faites au cours du premier trimestre de 2022-2023.
De ce nombre, 97 éducatrices ont été recrutées à l’étranger. Impossible, par contre, de savoir si ces éducatrices sont présentement en poste.
Quoi qu’il en soit, le gouvernement souhaite recruter 18 000 nouveaux éducateurs ou éducatrices d’ici le 31 mars 2026.
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Pas d’amélioration
Selon les syndicats qui représentent les éducatrices, le manque de personnel est toujours criant et «ne s’est pas amélioré» depuis les récents gains en ce qui concerne les salaires, notamment.
«Nous avons en quelque sorte stabilisé la main-d’œuvre, mais nous ne sommes pas allés chercher de nouvelles embauches de façon importante», affirme Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux, affiliée à la CSN.
«Lorsqu’il y a des postes affichés, ils ne sont pas comblés. Il y a beaucoup de constructions de CPE, mais plusieurs n’arrivent pas à ouvrir, faute de personnel. En gros, il y a de la création de postes, mais personne pour les occuper», déplore Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).
Selon la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), le taux de postes vacants se situe entre 13 et 15 % depuis le mois de septembre dernier, alors qu’il était de 6 % en 2018-2019.
- Écoutez l'entrevue avec Stéphanie Vachon, représentante du secteur des CPE à la Fédération de la santé et des services sociaux à l’émission de Philippe-Vincent Foisy diffusée chaque jour en direct 7 h 51 via QUB radio :
Valorisation du métier
L’absence de formation chez plusieurs nouveaux employés est aussi pointée du doigt par les syndicats. «Les gens peu formés arrivent dans le milieu, mais ne restent pas. Ils se sentent rapidement peu outillés et épuisés», précise Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ.
Le gouvernement investira d’ailleurs un million de dollars cette année dans une vaste campagne publicitaire, visant à valoriser le métier d’éducatrice, en plus d’inciter les jeunes à étudier en éducation à l’enfance.
Déjà, plusieurs incitatifs financiers ont été mis en place pour favoriser la formation des éducatrices, mais ceux-ci ne rapportent pas les résultats escomptés, déplore Mme Longchamps.
Actuellement, le ministère précise que 701 projets sont en cours de réalisation, que ce soit pour la construction d’un nouveau CPE ou la mise à niveau d’une installation existante, pour la création de 30 240 nouvelles places.
En date du 30 août dernier, 33 356 enfants étaient toujours en attente d’une place en garderie.
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