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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Serment au roi : «l’Assemblée nationale a le droit de décider», dit Trudeau

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Raphaël Pirro

2022-10-19T15:09:01Z
2022-10-19T19:55:38Z
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«L’Assemblée nationale a le droit de décider comment ils veulent organiser leur processus d’assermentation», a déclaré le premier ministre Justin Trudeau mercredi matin, avant de rétropédaler plus tard en journée et d’affirmer ne pas vouloir «faire de spéculation sur ce que l’Assemblée nationale peut ou peut pas faire».

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«Je ne suis pas expert en constitution», faisait savoir M. Trudeau en mêlée de presse au Parlement. Or, «il faut comprendre que ces assermentations sont régies par l’Assemblée nationale et le Parlement», disait-il en matinée.

«Ça prend un projet de loi, mais pour ça, ça prend des députés qui siègent et qui votent des projets de loi. Mais je vais laisser ceux qui se sont fait élire à l’Assemblée nationale de prendre les décisions sur comment ils vont faire le processus», ajoutait-il.

Avant la période de questions, aux alentours de 14h, M. Trudeau s’est brièvement arrêté devant les journalistes pour préciser sa pensée.

«Ce que je peux vous dire, là, c’est qu’il y a pas un Québécois qui veut qu’on rouvre la Constitution. Et les Québécois comme les Canadiens veulent qu’on se préoccupe du coût de la vie, à des emplois de l’avenir, des changements climatiques et c’est sur ça qu’on [va] passer notre temps», a-t-il lancé.

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Le premier ministre a précisé qu’«ici, à la Chambre des communes, on n’a aucunement l’intention de changer les assermentations».

  • Écoutez l'analyste politique Nic Payne au micro de Richard Martineau sur QUB radio :

Le Bloc québécois saute sur le dossier

Le chef bloquiste Yves-François Blanchet s’est délecté des paroles prononcées par le premier ministre en matinée, parlant même d’une «excellente nouvelle».

«J’ai eu de la misère à digérer ma bouchée de céréales», s’est-il exclamé. «Justin Trudeau qui reconnaît que le Québec fera ce qu’il veut et de la façon dont il le voudra en acceptant d’emblée que ça puisse mener à la fin du serment d’allégeance à la monarchie britannique... mettez un gros X sur le calendrier! Ça n’arrive pas tous les jours.»

Humant «l’air du temps», le Bloc profitera de sa journée de l’opposition, mardi prochain, pour déposer une motion pour «inviter la Chambre à débattre et considérer de mettre fin à la relation du Canada avec la monarchie britannique».

Libéraux et conservateurs s’y opposeront certainement, mais tout indique que le NPD n’est pas encore décidé de quel côté il penchera.

Il s’est dit «ouvert» à cette discussion. «On va voir les détails de la motion avant de décider.»

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«Moi je préfère l’idée de dire que je vais servir le pays et les gens et le public au lieu de dire que je vais servir le roi», disait toutefois M. Singh mardi. Il a dit qu’il préférerait qu’une telle «option» soit offerte aux députés.

Pas de serment au roi pour QS et le PQ

Mercredi, les députés de Québec solidaire (QS) ont prêté allégeance au peuple québécois et refusé de prêter serment d’allégeance au Roi d’Angleterre, comme prévoyait déjà le faire le chef du Parti québécois (PQ) Paul St-Pierre Plamondon.

Le ministre québécois de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a prévenu qu’une simple motion à l’Assemblée nationale ne suffirait pas pour se débarrasser de ce geste symbolique.

David Lametti, ministre fédéral de la Justice, a préféré ne pas s’avancer sur les conséquences légales possibles d’une telle opération, qui déroge à la Loi constitutionnelle de 1867 et la Loi sur l’Assemblée nationale.

«Je suis ce qui se passe au Québec. J’ai vu ce que mon homologue Jolin-Barrette a dit et le premier [ministre] Legault, donc pour l’instant je n’ai pas de commentaires», a dit M. Lametti.

Était-il heureux de prêter serment à la Couronne britannique lors de son entrée en fonction? «Ça fait partie du système», a dit M. Lametti. «Ma mère l’a fait en tant qu’immigrante, mon père l’a fait en tant qu’immigrant en arrivant au Canada. C’était une étape pour nous autres, dans les 50, 60, quand ils l’ont fait», a-t-il poursuivi.

«Pour l’instant, comme vous savez, en tant que procureur général, je ne donne pas mes opinions personnelles parce que je parle pour le gouvernement.»

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