Les Blue Jays en Série mondiale: des souvenirs de Vladimir Guerrero fils à la machine à crème glacée

Jessica Lapinski
Claude Raymond se souvient d’un Vladimir Guerrero fils, bambin, qui était «le meilleur client de la machine à crème glacée dans le vestiaire des Expos». «Sa grand-mère lui donnait parfois du milk shake dans son biberon à la place du lait», se remémore le grand homme de baseball.
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Mais ce n’est pas l’unique souvenir que conserve l’ancien instructeur des Expos de celui qui allait largement contribuer à mener les Blue Jays de Toronto à une seule victoire de la Série mondiale.
«Il était dodu, il était drôle, raconte M. Raymond. Mais ce qui m’impressionnait, c’est qu’il y avait aussi les fils de Fernando Tatis et de Jose Vidro tout près de l’équipe, à l’époque.»
«On les retrouvait tout le temps dans la cage des frappeurs, à frapper des balles!»
Claude Raymond a aussi bien en tête cette image, incroyablement mignonne, du petit Vlad aux côtés de son père lors du dernier match de celui-ci avec les Expos, lors de l’hymne national. «Il avait retiré son casque et l’avait posé sur son cœur», sourit M. Raymond au bout du fil.

«La meilleure condition de sa vie»
Plus de deux décennies ont passé et vendredi, Vladimir Guerrero fils, 26 ans, pourrait réaliser un exploit que n’a jamais accompli son père: obtenir une bague de la Série mondiale.

«Il est dans la meilleure condition physique de sa vie, le louange Claude Raymond. Et à part ça, on dirait qu’il a plus de maturité.»
«Pour moi, il est l’un des 10 meilleurs joueurs du baseball majeur», ajoute celui qui a œuvré dans le domaine pendant 50 ans, en soulignant notamment ses qualités au premier but.
Vous comprendrez donc que Claude Raymond, 88 ans, ne rate pas grand-chose de cette ultime série entre les Blue Jays et les Dodgers de Los Angeles.
En fait, un gala lui a fait manquer la rencontre de mercredi, mais il était encore bien éveillé à 2h50, mardi matin, quand Freddy Freeman a claqué un circuit à la 18e manche.
«Je suis habitué, fait-il remarquer. Chaque soir, je regarde deux ou trois matchs de baseball. Et ils ont de bons joueurs, dans l’Ouest!»
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«Le meilleur de l’histoire»
Parmi ceux-ci, il y a bien sûr un certain Shohei Ohtani, que l’ancien lanceur trouve plus que simplement bon. «C’est le meilleur de tous les temps, affirme-t-il. Il peut frapper 50 circuits dans une saison et voler 50 buts.»
«J’ai joué avec Hank Aaron, contre Willie Mays... personne n’a été capable de faire ce qu’il fait.»

Mais pour l’instant, malgré la présence du meilleur joueur de tous les temps dans l’abri des Dodgers, ce sont les Blue Jays qui sont aux commandes de la finale.
Comme beaucoup d’autres, Claude Raymond n’avait pas prévu ce scénario. «Moi, ce qui me marque dans cette équipe, c’est la production des sixièmes, septièmes, huitièmes et neuvièmes frappeurs.»
«Depuis le Match des étoiles, ils n’arrêtent pas de produire. C’est incroyable, ce que cette équipe-là est en train de réaliser», soulève-t-il.
Un partisan de... la Nationale
Les prouesses des Blue Jays le réjouissent, car il constate lui aussi que le baseball est le sujet de l’heure dans le sport au Québec. Ce qui ne fut plus le cas pendant plusieurs années, après le départ des Expos.
Mais... «tant mieux si les Blue Jays gagnent et que ça stimule le baseball au Canada, sauf que moi, je suis un gars de la Ligue nationale. J’ai joué presque toute ma carrière dans la Nationale» lance Claude Raymond.
«Ça prend bien quelqu’un qui prend pour les Dodgers, ajoute-t-il. Sinon, les partisans des Blue Jays n’auraient personne avec qui gager!»